Le député LFI du Nord a déclaré sur BFMTV qu’il retournerait à l’Assemblée nationale dès janvier, quitte à siéger hors du groupe dont il est radié durant quatre mois.
«Il est temps que j’y retourne.» À peine quelques heures après sa condamnation en justice pour violences conjugales, et la décision de La France insoumise de le radier du groupe durant quatre mois, voilà les mots qu’a prononcés Adrien Quatennens sur le plateau de BFMTV. Un choix qui surprend et divise au sein de la Nupes.
«C’est sa liberté de vouloir venir ou non», s’est par exemple contentée de commenter la cheffe de file du groupe, Mathilde Panot, invitée sur Public Sénat jeudi 15 décembre. «Ça appartient à Adrien Quatennens», a-t-elle ajouté. Pour l’élue, l’essentiel est de se concentrer sur la «décision collective» prise par ses troupes : «Nous, nous pensons qu’il est nécessaire de marquer le coup sur une question qu’on doit prendre avec sérieux.»
«Faites-le taire»
Cette réaction mesurée n’est toutefois pas partagée par ses alliés, y compris au sein de son propre mouvement. Dès mercredi soir, la figure féministe proche de LFI, Caroline de Haas, a estimé que «le fait que LFI ait laissé le député condamné pour violences conjugales faire cette interview en dit long sur leurs méconnaissances des violences et leur mépris des féministes et des victimes». Et de lancer sur les réseaux sociaux : «Faites-le taire».
«Dévoiler le passé, l’enfance, l’intimité de la victime. Minimiser et relativiser sa propre violence. Cette stratégie est caractéristique des auteurs de violences conjugales. C’est grave», a complété l’élue insoumise Marianne Maximi. Sur RTL, le député de la Somme François Ruffin a aussi considéré que cette prise de parole n’était pas des plus opportunes. «Quand le jour même on a une condamnation, quand même pour violences conjugales… réagir en direct, dans un grand média, je trouve que ça manque de retenue», a-t-il insisté, en soulignant qu’une «décision comme ça», «ça demande du temps pour la digérer». «C’est à lui de voir, et à la fin, c’est le peuple qui décide de ça», a-t-il tranché.
Une position que partage le communiste Fabien Roussel, qui a répété sur le plateau de RMC/BFMTV qu’une telle situation au sein de son groupe aurait mené à la démission de la personne concernée. «Il a reçu une condamnation pour violences conjugales, c’est grave, a tenu a rappelé l’élu. Nous, nous demandons aux personnes qui ont de telles condamnations de démissionner.»
Enfin, à son tour, l’écologiste Sandrine Rousseau a lancé un «appel», sur LCI, à La France insoumise pour «donner des signaux que ça n’est pas à géométrie variable selon si c’est des personnes que nous connaissons ou pas». Pour la députée, «on a l’impression d’une entreprise de blanchiment politique à l’instant même où le verdict a été posé». Elle enjoint à Adrien Quatennens de démissionner pour se représenter devant les électeurs et estime qu’il doit faire «un vrai parcours personnel» : «Il y a beaucoup de choses encore qu’il n’a pas saisies dans le rapport de domination.»
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