L’inspection du travail a estimé que les deux propositions de postes, «maître pâtissier» et «vendeuse», étaient discriminatoires.
Le propriétaire de la chaîne de boulangeries espagnole Pa Artesà del Vallès n’en revient toujours pas. Il y a quelques jours, celui qui possède une trentaine de magasins dans la région de Barcelone a eu la surprise de recevoir une amende de 7500 euros. Le motif ? Des offres d’emploi jugées sexistes par l’inspection du travail, raconte le quotidien espagnol La Vanguardia .
Deux annonces avaient été émises par la boulangerie ces derniers jours : pour des postes de «maître pâtissier» et de «vendeuse». Mais la formulation n’a pas plu aux instances espagnoles. Celles-ci reprochent à l’enseigne de faire preuve de discrimination, en proposant un poste de «maître», donc pour les hommes, et en réservant le poste de vendeur aux femmes. Elles ont donc décidé d’appliquer la sanction la plus faible prévue par la loi.
Un des postes finalement pourvu par une femme
D’après l’article 16.C de la législation espagnole sur les infractions à l’ordre social, il est interdit «d’établir des conditions, par la publicité ou la diffusion (…), qui constitueraient une discrimination pour l’accès à l’emploi en raison du sexe ou de l’origine, notamment raciale ou ethnique». Mais la boulangerie réfute cette accusation, notamment pour l’offre de «maître pâtissier».
«Ce terme désigne un métier neutre et on se fout qu’il soit exercé par un homme ou par une femme. Nous demandons simplement un diplôme professionnel en pâtisserie», a réagi le responsable de la communication de l’entreprise. D’autant que c’est une femme qui a finalement obtenu le poste, relate le quotidien La Razon .
Pour le deuxième poste de «vendeuse», la boulangerie reconnaît une possible erreur, mais rappelle, là encore, que le sexe n’a pas d’importance pour ce genre de métier.
Des effectifs composés à 80% de femmes
Surtout, la chaîne de boulangerie Pa Artesà del Vallès se targue de compter 80% de femmes dans ses effectifs, rappelle le responsable de la communication. Sur les 150 employés que compte l’entreprise, pas moins de 115 sont de sexe féminin, ce qui devrait suffire, selon lui, à les laver de tout soupçon de sexisme. Cet élément ne semble pas avoir pesé dans la décision de l’inspection du travail.
La boulangerie se réserve désormais le droit de faire appel, avec le risque que la sanction soit alourdie. La législation espagnole prévoit en effet une amende pouvant s’élever à 30.000 euros maximum dans ce genre de cas.
lefigaro