COP15 biodiversité : comment les entreprises peuvent prendre en compte leur impact sur la nature

L’initiative « Science-Based Target for Nature » (SBTN) veut sortir les entreprises de l’ignorance des impacts de leur activité sur la nature et les amener à agir. Tout en donnant les garanties qu’il ne s’agit pas seulement d’un affichage de bonne volonté sans actions concrètes.

C’est, depuis des années, le leitmotiv des discussions de couloirs de la Convention sur la diversité biologique. Un arrêt total de la destruction de la nature ne peut être atteint que si toutes les composantes de la société humaine sont impliquées. Et au premier rang, les entreprises qui utilisent les services donnés gratuitement par les écosystèmes, les transforment et les proposent aux consommateurs. C’est la raison de la création de l’initiative « Science Based Target for Nature », (les cibles basées sur la science pour la nature ; SBTN) l’équivalent biodiversité du « Science Based Target for Climate » qui vise à déterminer pour chaque activité les émissions de gaz à effet de serre et les moyens de les réduire.

Cette démarche a été lancée par des organismes de recherche comme, en France, AgroParisTech et la Chaire comptabilité écologique, des ONG comme le WWF ou l’UICN, et des entreprises « pionnières ». Comme, en France, l’industriel Michelin, le distributeur Carrefour ou le fromager Bel.

« Etablir des cibles grâce au réseau SBTN signifie que votre société ou votre ville peut être confiante qu’elle fait suffisamment pour restaurer l’équilibre des biens communs globaux et exploiter les opportunités que cela offre », promet le site SBTN. « La démarche emprunte cinq étapes, détaille Véronique Andrieux, directrice générale de WWF France qui est à l’origine du SBTN. Il faut d’abord faire une évaluation scientifique des impacts, ensuite établir des priorités d’action vers les impacts directs provoqués par l’activité, puis élargir à la sous-traitance, mesurer et planifier les programmes à établir, agir et, enfin, évaluer l’efficacité des actions entreprises. »

Une centaine d’entreprises françaises ont commencé la démarche par une étude d’impact. Aucune n’est encore complètement dans la réalisation des priorités.

Analyse de cycle de vie et impacts environnementaux
Lina Dechamp est la responsable du développement durable de Michelin, l’un des 11 manufacturiers mondiaux de pneus.

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