Les Intelligences artificielles (IA) s’invitent partout et les métiers qui gravitent autour se construisent aujourd’hui. En complément de leur formation académique, les étudiants peuvent gagner en maturité et en technicité en participant à des hackathons, ces compétitions de programmation dont se sont emparées les écoles mais aussi les entreprises et administrations. Mathïs Fédérico, l’un des gagnants du premier défi du programme de hackathons « Tech Arena » de Huawei, explique à Futura ce que ces compétitions apportent et comment elles lui ont permis d’imaginer ce que seront les IA de demain.
L’Intelligence artificielle est à la mode. Des robots industriels jusqu’aux brosses à dent, en passant par le moteur de recherche du moindre service en ligne, l’IA s’immisce partout. Son succès est tel que les écoles peinent à former des professionnels qualifiés au rythme imposé par les besoins du marché.
Premières concernées par cette pénurie, les entreprises multiplient les initiatives pour se rapprocher du monde académique et contribuer, elles aussi, à l’émergence de ces nouvelles filières. Parmi les outils à leur disposition, les hackathons jouent une place centrale, en permettant notamment aux étudiants d’appliquer leurs savoirs théoriques à des problèmes industriels concrets. Grâce à ces compétitions, il est possible de s’aguerrir en quelques jours, ou semaines, à différentes techniques de façon humaine et collective.
Mathïs Fédérico, qui est en train de créer son entreprise qu’il a baptisée Bycelium, en sait quelque chose. En parallèle de sa dernière année à l’École CentraleSupélec – Université Paris-Saclay, cet étudiant a participé dès le début de son cursus aux compétitions organisées par Huawei sous la bannière « Tech Arena ». Des compétitions qui, pour lui, n’ont rien à voir avec les autres, puisque l’entreprise va plus loin en posant aux candidats de vraies problématiques imaginées par ses équipes de R&D, sans mâcher le travail, et avec une puissance de calcul identique pour tout le monde.
Alors qu’il était en première année de CentraleSupélec, l’étudiant s’était inscrit en compétiteur sans équipe. Il s’est retrouvé au pied du podium à la quatrième place, ce qui l’a motivé pour se réinscrire l’année suivante. Cette fois, il a tenté l’expérience en équipe. Une véritable aventure pour l’étudiant. Il a pu découvrir, grâce à cette compétition, qu’il s’imposait trop de pression au sein d’un groupe de personnes pour être véritablement performant. L’équipe a terminé sixième, ce qui reste une excellente position. C’est finalement la troisième fois qui sera la bonne.
Le hackathon, un plus pour apprendre à mieux se connaitre sous la pression
Ayant pris conscience de ces difficultés, il a tenu à participer une nouvelle fois en candidat solitaire à l’un des défis imaginés par Huawei. En gérant tout seul la pression et en ne tombant pas dans les biais de sur-interprétation face au problème posé, il s’est propulsé sur la plus haute marche du podium.
Le problème posé était complexe à résoudre. Il s’agissait de créer un algorithme de maintenance préventive, capable de prévoir les pannes du réseau de fibre d’une ville, en partant quasiment de rien. Mathïs estime qu’il a appris autant durant ces dix jours ultra-intensifs en immersion totale que lors des cours de sa formation. Pas tant sur la technique, mais au niveau de l’humain et de la façon de trouver des solutions originales pour régler un problème concret.
Pour lui, ce hackathon lui a donné l’essentiel des acquis qui lui permettent aujourd’hui d’aborder de façon sereine la construction de son entreprise. L’objectif de celle-ci est d’aider les entreprises et laboratoires à gagner du temps et réaliser des publications de meilleure qualité grâce à des IA adaptées aux transferts de connaissances d’un modèle d’apprentissage à un autre.
Un apprentissage intensif sur dix jours
Pour Mathïs, ces hackathons sont une véritable école pour en apprendre plus sur soi-même et imaginer de nouvelles voies, parfois plus évidentes que le chemin balisé que l’on pensait suivre. Une souplesse d’esprit que Mathïs résume en une phrase : « En fin de compte, j’ai trouvé une solution plutôt simple après avoir testé et cherché plein d’alternatives beaucoup plus compliquées ». Avant de se lancer dans la création de son entreprise, l’étudiant a fait un stage de six mois dans le centre de recherche de Huawei à Paris. Il a eu l’opportunité de travailler sur l’apprentissage par renforcement d’une IA pour minimiser la consommation d’énergie des smartphones. Un vrai sujet avec lequel on fait apprendre à une IA par l’expérience. C’est ce type de projet qui l’a emmené à créer sa société.
Aujourd’hui, avec ses études et les acquis de ses hackathons, Mathïs est persuadé que, si les métiers autour des IA sont le présent et l’avenir, le graal pour les futurs professionnels serait de combiner les trois types d’IA historiques, à savoir celles basées sur le symbolisme, le machine learning et l’automatisme. Ce sera la seule façon pour une IA de faire les choses comme un humain, mais encore faut-il apprendre à utiliser tous ces domaines des IA.
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