Pour sa notation de décembre 2022, GCR a révisé à la hausse la note de long terme décernée en septembre 2021de la Société Ivoirienne des Tabacs SA (SITAB) qui passe de ‘BBB(WU)’ à ‘A-(WU)’ avec une perspective stable, ont annoncé les responsables de cette agence de notation basée à Dakar.
En ce qui la concerne, la note d’émetteur de court terme est révisée de ‘A3 (WU)’ à ‘A2 (WU)’.
<<La révision des notations de la Société Ivoirienne des Tabacs SA (SITAB) reflète l’amélioration de son profil financier caractérisé par une croissance des revenus et une marge nette redevenue positive depuis trois ans>>, avance l’équipe de notation. Selon elle, la notation repose également sur la solide position de la société sur son marché.
SITAB connait depuis 2019 une hausse de ses revenus soutenue par des volumes de ventes en croissance en raison de prix de ventes conformes aux attentes du marché. La société avait vu ses marges fondre en 2016 et passer en zone négative pendant deux années à partir de 2017 en raison d’un positionnement prix en 2015 mal accueilli par le marché, tendant à répercuter sur la clientèle la hausse de la fiscalité sur le tabac imposé par l’Administration ivoirienne. Cela avait conduit à la fixation de prix de ventes jugés excessifs par le marché et s’était traduit par une baisse des volumes vendus que la société a tenté de corriger dès octobre 2016 en revenant aux prix pratiqués avant 2015 sans que cela n’aboutisse jusqu’en 2018 à un retour à des marges d’exploitation positives en raison de coûts fixes élevés.
Selon GCR, les volumes vendus de la société ont progressé à partir de 2019, supportant la hausse de son chiffre d’affaires consolidé pour ramener sa marge d’exploitation en territoire positif, compte tenu d’une bonne maitrise de sa structure de coûts et d’une gestion financière adaptée au modèle économique de la distribution de marques de cigarettes. GCR note toutefois, une légère stagnation des marges de la société en 2021 qui devrait rester limitée en 2022 en raison des volumes de ventes réalisés au premier semestre de l’année et de la bonne maitrise de la structure des coûts.
Selon toujours GCR, la SITAB dispose d’une solide position de leader sur le marché ivoirien de la distribution de tabac, revendiquant 84% de part de marché. Parmi les marques commercialisées dans le pays, la marque Fine est la plus prisée par les populations, avec 82% de part de marché engendrant du même coup une concentration en termes de produits qui exacerbe la concentration des activités de la société sur le seul marché ivoirien et son profil mono-produit.
Le profil financier montre un faible niveau de dettes financières avec un levier financier très faible, ce qui renforce sa notation. <<La bonne couverture des intérêts nets par l’EBITDA est la conséquence de frais financiers faible et d’une marge d’EBITDA, modeste mais confortable, générée par l’activité>>, souligné GCR.
Cependant, la notation de la SITAB est affaiblie par une position de liquidité moyenne. GCR considère que la société présente une couverture de liquidités perfectible sur une période de 12 mois, avec un taux de couverture des emplois de liquidité par les sources de liquidité de 155% sur 2021. GCR anticipe un renforcement de la position de liquidité dans le sillage de flux de trésorerie générés par l’exploitation en hausse soutenus par des performances financières en amélioration.
L’équipe de GCR justifie la perspective stable par le fait que la SITAB devrait maintenir ses parts des marchés dans un marché en croissance, donc ses volumes de ventes devraient continuer à croitre sur l’exercice 2022, soutenant ses revenus et ses marges et son profil d’endettement et sa position de liquidité apparaitre stables.
Selon GCR, un rehaussement de la notation de la SITAB serait tributaire du maintien d’une croissance des volumes supérieure à celle du marché, d’une hausse structurelle du niveau de rentabilité, d’une réduction importante du niveau des dettes, ou d’une amélioration de sa position de liquidité.
En revanche, l’agence est d’avis qu’un abaissement de la notation serait la conséquence de d’une baisse importante des volumes de ventes entrainant une baisse de ses parts de marché, et par conséquent, l’affaiblissement de sa position concurrentielle, d’une détérioration des marges en raison d’une perte de maîtrise des charges et/ou une baisse importante des revenus, d’une hausse non soutenable des dettes de la société et d’un affaiblissement de sa position de liquidité.
jecos