Le guide suprême Ali Khamenei, plus haute personnalité religieuse et politique de la République islamique d’Iran, ce mercredi 4 janvier, à Téhéran.Le guide suprême Ali Khamenei, plus haute personnalité religieuse et politique de la République islamique d’Iran, ce mercredi 4 janvier, à Téhéran. KHAMENEI.IR – –
l’essentielL’Iran annonce, ce jeudi 5 janvier, la fermeture de l’un des plus anciens et des plus importants centres d’études français. Une première riposte à la publication par Charlie Hebdo de caricatures jugées insultantes pour le guide suprême Ali Khamenei.
Les autorités iraniennes passent aux actes. Elles avaient averti Paris, ce mercredi 4 janvier, qu’elles prendraient des mesures après la publication par Charlie Hebdo de dessins mettant en scène le guide suprême Ali Khamenei. Cela commence, ce jeudi, par la fermeture de l’un des plus anciens et des plus importants centres d’études français installé à Téhéran.
« (…) Le ministère met fin aux activités de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI) comme une première étape », a affirmé le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué. Selon son site, l’IFRI est affilié au ministère français des Affaires étrangères.
Un « concours international » pour soutenir les « Iraniens qui se battent pour leur liberté »
Les caricatures publiées dans le journal satirique ont été retenues dans le cadre d’un concours lancé en décembre, au moment où des manifestations se poursuivaient en Iran pour protester contre la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays.
Les responsables iraniens, qui dénoncent généralement des « émeutes », affirment que des centaines de personnes ont été tuées lors des protestations, y compris des membres des forces de sécurité, et des milliers d’autres arrêtées. Charlie Hebdo avait soutenu en décembre que ce « concours international » visait à soutenir les « Iraniens qui se battent pour leur liberté ».
L’ambassadeur de France à Téhéran convoqué
Le numéro contient plusieurs dessins d’ordre sexuel montrant l’ayatollah Khamenei et d’autres religieux iraniens, de même que des caricatures dénonçant le recours en Iran à la peine capitale comme tactique pour intimider les manifestants. Deux Iraniens ont été exécutés pour leur implication dans les manifestations.
Mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a dénoncé « un acte insultant et indécent » et promis qu’il ne resterait « pas sans réponse efficace et ferme ». L’ambassadeur de France en Iran Nicolas Roche a été convoqué le même jour par le ministère des Affaires étrangères à Téhéran.
Un « acte haineux, insultant et injustifié »
« La République islamique d’Iran n’accepte en aucune façon l’insulte de ses valeurs (…) islamiques, religieuses et nationales (…) et la France n’a pas le droit d’insulter ce qui est sacré (…) pour les pays musulmans sous le prétexte de la liberté d’expression », a dit le porte-parole du ministère Nasser Kanani.
L’Iran « considère le gouvernement français responsable pour cet acte haineux, insultant et injustifié », a-t-il ajouté dans un communiqué, précisant attendre des « explications » de Paris.
Le siège de l’IFRI, situé dans le centre de Téhéran, avait été fermé durant de longues années. Il avait rouvert sous la présidence du modéré Hassan Rohani (2013-2021) comme un signe du réchauffement des relations entre la France et l’Iran. Il comprend notamment une riche bibliothèque, utilisée par les étudiants de la langue française et des universitaires iraniens.
AFP