De nombreux poids lourds d’Hollywood étaient présents dans la salle, malgré les scandales qui ont terni l’image de ces récompenses. Les Golden Globes ont fait leur grand retour à la télévision mardi et ont notamment récompensé le réalisateur Steven Spielberg.
Le cinéaste américain a reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur pour son très intime « The Fabelmans ». Dans ce long-métrage largement inspiré de son enfance, il met en scène un jeune juif américain qui rêve de faire des films dans les années 1960, pendant que ses parents voient leur couple se défaire inexorablement.
Sur scène, le réalisateur a expliqué n’avoir « jamais eu le courage d’affronter cette histoire frontalement ». De son propre aveu, son histoire personnelle transparaît par fragments dans certains de ses films comme « E.T. » ou « Rencontre du troisième type ». Mais le cinéaste a finalement attendu jusqu’à ses 75 ans pour véritablement raconter son enfance à l’écran.
« Personne ne sait vraiment qui nous sommes jusqu’à ce que nous soyons assez courageux pour le dire à tout le monde », a insisté Steven Spielberg, dont les parents sont aujourd’hui décédés et ne verront jamais ce film.
oudés par le gratin et privés de télévision l’an dernier, les Golden Globes ont tenté de tourner la page des accusations de racisme, de sexisme et de corruption visant l’Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui forme leur jury et qui ne comptait aucun membre noir en 2021.
Après une cérémonie sans retransmission télévisée en 2022, la chaîne américaine NBC a accepté cette année de reprendre la diffusion à la suite d’une série de réformes pour améliorer la diversité de la HFPA et interdire à ses membres d’accepter des cadeaux de la part des studios.
Cate Blanchett, absente
Contrairement aux Oscars, les Golden Globes séparent leurs prix entre les films dramatiques et les comédies. Sacrée meilleure actrice pour son rôle de cheffe d’orchestre impitoyable dans « Tar », Cate Blanchett n’était pas présente pour recevoir son prix.
Austin Butler était lui ravi de monter sur scène pour accepter son rôle de meilleur acteur dans un film dramatique, après sa brillante incarnation de la légende du rock’n’roll Elvis Presley dans le biopic « Elvis ».
« Tu étais une icône et un rebelle, et je t’aime tellement », a déclaré l’acteur américain en s’adressant directement au chanteur décédé dans un discours empreint d’émotion.
Côté comédies, l’Irlandais Colin Farrell a remporté le prix du meilleur acteur pour son rôle dans « Les Banshees d’Inisherin », une tragicomédie où il incarne un insulaire déboussolé par la fin abrupte de son amitié avec un ami de longue date, qui ne veut plus lui adresser la parole.
Michelle Yeoh a elle été élue meilleure actrice pour son interprétation d’une propriétaire de laverie plongée dans des univers parallèles dans « Everything Everywhere All At Once ». Le film a également valu un prix de meilleur second rôle à l’acteur vietnamien Ke Huy Quan, qui y incarne son mari.
Côté télévision, les séries « House of the Dragon », « Abbott Elementary » et « The White Lotus » ont été couronnées.
Piques sur la diversité
Malgré les polémiques, de nombreux poids lourds d’Hollywood ont répondu présent mardi soir : les réalisateurs James Cameron, nominé pour le second volet d’« Avatar », et Guillermo del Toro, qui a remporté le prix du meilleur film d’animation pour son « Pinocchio », ont foulé le tapis rouge. Il a d’entrée blagué sur le manque de diversité qui s’est transformé en boulet pour la HFPA.
« Je vais vous dire pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que je suis noir », a-t-il lancé, en s’autodésignant comme « le visage noir d’une organisation blanche assiégée ».
« Je ne vais pas dire que c’est une organisation raciste, mais ils n’avaient pas un seul membre noir jusqu’à la mort de George Floyd. Donc faites ce que vous voulez de cette information », a-t-il ajouté.
Il a en revanche tourné en dérision l’absence de Tom Cruise, qui a renvoyé ses trois Golden Globes en 2021 et boycottait la cérémonie, malgré la nomination de son film « Top Gun : Maverick ».
Face aux controverses, le producteur d’« Avatar : la voie de l’eau » a défendu le retour en grâce des Golden Globes. « Je pense que la HFPA a réagi aux critiques la visant et qu’elle agi », a déclaré Jon Landau à l’AFP, en félicitant l’organisation pour ses réformes.
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