Des prélèvements ont révélé des taux de composés perfluorés huit à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaire dans des œufs de poulaillers de particuliers au sud-ouest de Lyon. La pollution des sols est en cause.
La préfecture du Rhône a mis en garde contre le taux élevé de polluants PFAS, composés perfluorés, retrouvés dans des œufs prélevés dans des poulaillers de particuliers à Oullins et Pierre-Bénite, au sud-ouest de Lyon, appelant à ne pas les consommer. Elle étend cette recommandation aux villes voisines de Saint-Genis-Laval et d’Irigny.
Les prélèvements, effectués « dans le cadre des surveillances environnementales menées par les services de l’Etat » ont révélé des taux de PFAS, dit « polluants éternels », huit à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaires, selon un communiqué publié mardi soir. « La présence de ces PFAS dans les œufs s’expliquerait par la contamination des sols : en picorant, les poules se contaminent, et contaminent ensuite leurs œufs », explique la préfecture.
A Pierre-Bénite se trouve notamment le site du chimiste Arkema, où des militants d’Extinction Rebellion (ER) avaient mené en décembre une action pour dénoncer une « pollution de l’environnement ». L’usine est située dans ce qui est connu comme « la vallée de la chimie ».
Mardi, la France a dévoilé son plan d’actions contre les PFAS, et affiché son soutien à un projet de restriction de leur fabrication et de leur usage porté par plusieurs pays européens. Parmi les mesures annoncées, le gouvernement a dévoilé une « démarche d’identification des sites industriels potentiellement émetteurs de quantités significatives de PFAS ». Le site Arkema de Pierre-Bénite doit être « préfigurateur » de cette démarche d’identification et de diminution, a-t-il été précisé lors des annonces du ministère de la Transition écologique.
La Métropole de Lyon souhaite le création d’un « Institut écocitoyen »
Dans le Rhône, la préfecture recommande de ne pas consommer les œufs produits et de ne pas consommer la chair des volailles. La Métropole de Lyon a salué le plan d’action du gouvernement mais regretté qu’il soit « encore trop peu ambitieux », dans un communiqué repris par Lyon Mag. La collectivité « souhaite devenir un site pilote d’action prioritaire, demande plus de transparence et estime indispensable la mise en œuvre d’une étude épidémiologique ».
Elle appelle de ses vœux la création d’un « Institut écocitoyen qui puisse assurer une veille sur la pollution des sites industriels de la vallée de la chimie et ses impacts potentiels sur la santé », « en partenariat avec les citoyens, les collectivités, certains industriels, les experts scientifiques et les chambres d’industrie ».
Les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4 700 molécules soupçonnées pour certaines d’avoir un impact néfaste sur la santé. Elles doivent leur surnom à leur cycle de vie très long.
leparisien