Connaissez-vous les lampes à UV permettant de consolider le vernis permanent ou semi-permanent sur les ongles ? Ces rayons UV seraient potentiellement cancérigènes, en provoquant des dommages irréversibles de l’ADN des cellules exposées.
Le vernis semi-permanent a beaucoup de succès ! Rapide à poser en institut, il permet d’avoir une manucure ou une pédicure impeccable pendant deux à trois semaines. Il s’agit d’un mélange de vernis et de gel. Pour le consolider et le faire sécher, les esthéticiennes utilisent des lampes à UV (rayons ultraviolets). Ces lampes sont également en vente libre pour celles qui souhaitent tenter l’expérience elles-mêmes à domicile.
Les rayons UV utilisés dans les cabines de bronzage ont un spectre allant de 280 nm à 400 nm. Il a été prouvé qu’une exposition excessive à ces rayonnements favorisait les cancers de la peau. Les rayons UV utilisés dans les lampes pour durcir le vernis ont un spectre différent, de 340 nm à 395 nm. Les auteurs ont donc souhaité savoir si ces rayons-là pouvaient aussi être cancérigènes. Les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature.
Les lampes à UV pour le vernis détruisent les cellules exposées
Trois lignées cellulaires différentes ont été utilisées : des kératinocytes de peau humaine adulte, des fibroblastes de prépuce humain et des fibroblastes embryonnaires de souris. L’exposition de ces cellules pendant une séance de 20 minutes au rayonnement UV des lampes pour faire sécher le vernis provoquait entre 20 et 30 % de mort cellulaire. Plus impressionnant encore, trois séances de 20 minutes (une séance de 20 minutes par jour pendant trois jours) détruisaient 65 à 70 % des cellules.
L’EXPOSITION AUX UV CAUSE DES DOMMAGES DE L’ADN
Les lampes à UV pour le vernis provoquent des dommages de l’ADN
Plus intéressant encore, les auteurs ont pu mettre en évidence que l’exposition entraînait des dommages des mitochondries, des dommages de l’ADN et une augmentation des molécules d’espèces réactives de l’oxygène dans les cellules restées en vie. Les molécules d’espèces réactives de l’oxygène sont connues pour favoriser les mutations de l’ADN tout comme les dommages dans les mitochondries accroissent encore le risque de mutations.
Les mutations observées étaient du même type que celles observées dans les cancers de la peau. Les mutations déclenchées par les lampes à UV pour faire sécher le vernis ne se réparaient pas dans le temps.
Des études supplémentaires sont nécessaires
Ces résultats préliminaires sont certes inquiétants. Cependant, avant de pouvoir incriminer les lampes à UV dans la survenue de cancers de la peau, d’autres travaux sont nécessaires. Une étude épidémiologique chez des utilisatrices régulières de ce type de lampe serait indispensable avant de conclure à un risque accru de cancer de la peau en cas d’utilisation des lampes. Il serait aussi très intéressant de pouvoir quantifier à partir de quel niveau d’exposition le risque de cancer de la peau est augmenté.
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