Depuis le mois de mai, la Turquie exige de la Suède qu’elle extrade des personnes accusées de terrorisme pour lever son veto à l’entrée du pays dans l’Otan. Les avancées insuffisantes sur le dossier agacent Ankara et les manifestations anti-turques de ces derniers jours à Stockholm ont achevé de braquer la Turquie.
Avec notre correspondante à Istanbul, Céline Pierre-Magnani
Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas mâché ses mots, lundi 23 janvier, dans son adresse à la nation. Il a consacré cinq minutes de son discours à fustiger l’attitude complaisante des autorités suédoises lors des manifestations anti-turques de ces derniers jours.
L’autorisation donnée à un militant islamophobe de brûler le Coran devant l’ambassade de Turquie, samedi 21 janvier, achève de braquer le président turc, qui s’est exprimé sans détour :
« Il est clair que ceux qui ont autorisé une telle ignominie devant l’ambassade de notre pays ne peuvent plus attendre de geste de notre part quant à leur adhésion à l’Otan. Vous encouragez les organisations terroristes qui sévissent partout dans nos rues, puis ensuite, vous réclamez notre soutien pour votre adhésion à l’Otan. Dans quel monde vivez-vous ? Si vous aimez tant, défendez et protégez les membres d’organisations terroristes et les ennemis de l’islam, alors nous vous conseillons de leur remettre à eux la mission de défendre votre pays. »
La visite du ministre suédois de la Défense prévue pour jeudi 27 avait déjà été annulée par le gouvernement. Avec cette dernière déclaration, l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique paraît plus que jamais compromise.
RFI