Réseaux sociaux : 60 % des influenceurs « ciblés » par la Répression des fraudes sont « en anomalie »

Désireux de mieux encadrer les pratiques des influenceurs, le ministère de l’Economie a lancé en décembre une consultation publique.Désireux de mieux encadrer les pratiques des influenceurs, le ministère de l’Economie a lancé en décembre une consultation publique. Illustration Pixabay

Une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révèle que plus de la moitié des influenceurs n’ont pas respecté la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs en 2021.

Plus de la moitié (60%) des influenceurs « ciblés » depuis 2021 par la Répression des fraudes n’ont pas respecté la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs, et plusieurs procédures ont été ouvertes à leur encontre, selon un communiqué lundi 23 janvier.

L’enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a « ciblé » plus d’une soixantaine d’agences et influenceurs actifs dans la promotion de cosmétiques, de compléments alimentaires, de programmes « minceur » ou encore dans les services de trading et de paris en ligne.

« La totalité des influenceurs en anomalie ne respectaient pas les règles relatives à la transparence du caractère commercial de leurs publications », a détaillé dans un communiqué la direction rattachée au ministère de l’Economie et des Finances. Elle a reproché à une trentaine d’entre eux d’avoir « trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus » ou d’avoir « promu des produits ou services risqués » dans le domaine des paris sportifs.

« Opérations de promotions non autorisées »
« Dans les cas les plus graves, certains influenceurs ont réalisé des opérations de promotions non autorisées, comme celle de l’utilisation du compte de formation professionnelle (CPF) pour récupérer des espèces ou des cadeaux (…) ou celle d’injections à visée esthétique par des esthéticiens et des non professionnels de santé », a ajouté l’administration.

Elle cible également certains pratiquants du ‘dropshipping’, un concept commercial où le client passe commande sur le site internet d’un vendeur qui ne possède pas de stock. Dans ce système, le vendeur n’est qu’un simple intermédiaire qui se fournit auprès d’un grossiste, et qui peut augmenter sa marge comme il le souhaite. Les services de Bercy indiquent avoir engagé plusieurs procédures à leur encontre.

Consultation publique
Le conflit qui a éclaté l’année dernière entre Magali Berdah, patronne de la puissante agence d’influenceurs Shauna Events, et le rappeur Booba avait mis en lumière les dérives de la promotion de produits sur les réseaux sociaux et les risques, notamment pour les plus jeunes.

La justice a ouvert une enquête pour « pratiques commerciales trompeuses » contre cette agence le 6 septembre dernier, qui a été confiée au commissariat d’Antibes, ville où est immatriculée la société. Désireux de mieux encadrer les pratiques des influenceurs, le ministère de l’Economie a initié en décembre une série de réunions avec une cinquantaine d’acteurs du secteur et a lancé une consultation publique, ouverte jusqu’au 31 janvier. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire rendra compte de ces contributions et d’éventuelles décisions d’ici mars 2023.

afp

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