Après l’interdiction des néonicotinoïdes, quelles alternatives?

Cette semaine, la Cour de justice européenne a tranché. Aucune dérogation à l’usage des néonicotinoïdes n’est légale, alors que ce pesticide est encore utilisé dans une dizaine de pays de l’Union européenne malgré son interdiction depuis 2018.

C’est une victoire pour les écologistes, qui les surnommaient « les tueurs d’abeilles », mais les betteraviers principaux concernés tirent la sonnette d’alarme. Alors quelles sont les alternatives possibles ? « La manière concrète c’est de recomposer des paysages moins monotones. Où en fait, on a des haies, des endroits de cultures pérennes, annuelles, des betteraves dans des mosaïques dont la maille est beaucoup plus fine, explique François Léger, enseignant-chercheur à AgroParisTech. Il y a beaucoup plus de possibilités d’interactions entre les faunes et les flores particulières de chacun de ces morceaux du paysage. Et là, on peut tout à fait réduire à un niveau acceptable la pression des virus et des pucerons. »

Pour François Léger, il s’agit donc de ramener de la biodiversité, des animaux et plantes qui viendront déloger ou faire concurrence aux pucerons. Mais pour Ghislain Malatesta, directeur du département expérimentation et expertise régionale de l’Institut technique de la betterave (ITB), il n’existe pas d’équivalents aujourd’hui à ces « néonics » : « Aujourd’hui, les alternatives que nous avons testées à l’ITB sont : la première chose de mettre des plans de campagne en même temps que des semis de betteraves. Par exemple, apporter de l’avoine qui permettra de repousser les pucerons pendant quelque temps.

Mais ce n’est pas suffisant, loin de là, poursuit Ghislain Malatesta. Ensuite, on fera des applications de produits, de flonicamide par exemple, pour lutter contre les pucerons verts qui sont porteurs du virus de la jaunisse. L’efficacité est partielle, si les plans de campagnes ont une efficacité de 30 ou 40% grand maximum dans ces essais-là, les produits comme les flonicamides ont une efficacité de 75%. On est loin d’être à une efficacité du niveau des néonicotinoïdes comme auparavant. »

Ce dernier a également testé les bandes fleuries mais assure que l’efficacité est aléatoire. François Léger estime lui que la rentabilité ne se compte pas seulement en termes de production mais peut être calculée également sur le coût des pesticides et leur coût sur l’environnement.

Une plainte contre TotalEnergies pour « pratiques commerciales trompeuses »
La major pétrolière française fait l’objet d’une enquête judiciaire pour « pratiques commerciales trompeuses » dans le domaine de l’environnement. L’enquête a été ouverte en décembre 2021 par le pôle économique et financier du parquet de Nanterre. Une enquête qui fait suite à une plainte au pénal déposée par plusieurs associations de défense de l’environnement qui dénoncent « le fossé » qui séparerait « les discours et la stratégie de communication du groupe Total ».

Les organisations dénoncent les pratiques de la major qui consisteraient, selon elles, à investir massivement dans des énergies fossiles. Ce que rejette énergiquement l’entreprise. « Nous contestons fermement les accusations », a répondu publiquement TotalEnergies, assurant que sa stratégie, ses investissements et ses actions sont en ligne avec ses objectifs Net Zero en 2050.

Netflix, Disney, Shell et Gucci, victimes d’une arnaque aux crédits carbone ?
« Des crédits fantômes », c’est en ces termes qu’une enquête menée par un consortium de journalistes auxquels ont participé The Guardian et Die Zeit les qualifie. Ce sont des crédits carbone qu’achètent les entreprises pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Les journalistes se sont penchés sur les crédits carbone certifiés qui doivent permettre de limiter la déforestation, notamment des forêts tropicales.

Ces crédits carbone sont certifiés par le plus grand organisme dans le domaine, Verra. 90% de ces crédits n’auraient pas d’effet ou des effets négatifs auraient même été constatés, selon eux. Par exemple, en comparant des images satellites, ils affirment que des surfaces de forêts ont quand même été coupées, malgré la certification.

L’entreprise américaine a répondu dans un communiqué. Elle estime que la méthodologie utilisée lors de l’enquête n’est pas adaptée ni représentative de l’ensemble des projets. Elle assure que Verra travaille continuellement pour garantir la crédibilité de sa certification.

Le marché volontaire du carbone est en pleine expansion et très lucratif. Il représente aujourd’hui près de deux milliards de dollars.

La disparition des éléphants contribue à celle des forêts tropicales
Moins d’éléphants signifie moins de forêts tropicales, assure une étude réalisée par l’université de Saint-Louis aux États-Unis. En se nourrissant de certains types d’arbres, ces animaux permettent d’éclaircir les forêts et de favoriser la pousse des arbres qui ont une forte capacité de captage en carbone.

Autre contribution des pachydermes, ils se nourrissent de gros fruits des arbres qu’ils rejettent dans leurs excréments. Leurs graines sont ainsi prêtes à germer. Ils contribuent donc à la dispersion de ces graines et à la régénération de la forêt. L’éléphant joue donc le rôle de garde forestier.

Jardiner est bon pour la santé
C’est prouvé par la célèbre revue scientifique The Lancet. Dans la cohorte de personnes étudiées, il est établi que les apprentis jardiniers augmentent légèrement leur consommation de fibres, pratiquent de fait une activité physique plus intense. Mais surtout, manier la bêche a considérablement réduit durablement leur stress et leur anxiété. The Lancet met donc en avant la solution du jardinage communautaire comme une activité accessible et pouvant contribuer à l’amélioration du bien-être et à limiter les risques de certaines maladies chroniques.

rfi

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