Réforme des retraites : des salariés de l’énergie mènent des actions dites « Robin des Bois »

Les salariés français de l’énergie ont fait grève jeudi dans les centrales, raffineries, ports et docks avant une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 31 janvier. En parallèle, des actions dites « Robin des Bois » ont été menées dans tout le pays, avec le placement « en gratuité d’électricité ou de gaz » d’écoles, de HLM et d’hôpitaux.

Tour de chauffe avant le 31 janvier : les salariés du secteur de l’énergie se sont mobilisés jeudi 26 janvier dans les centrales, les raffineries, les ports et les docks contre la réforme des retraites, avec des actions « Robin des Bois » menées en parallèle de la grève.

Le mouvement sera en partie prolongé vendredi à l’appel de la Fédération CGT des Mines et de l’Énergie, en grève reconductible depuis le 19 janvier et qui avait appelé à 48 heures de mobilisation. Prévu pour durer aussi deux jours dans les raffineries, il a en revanche été suspendu jeudi soir sur les sites TotalEnergies, a indiqué à l’AFP Benjamin Tange, délégué central CGT.

L’objectif : se préserver, et préparer le terrain pour la grève nationale de mardi. À l’appel de tous les syndicats, elle touchera tous les secteurs : écoles, fonctionnaires, transports, services… L’un d’entre eux, l’UNSA, a recensé plus de 200 lieux de rassemblements, autant que pour la journée du 19 janvier.

En parallèle, les agents de l’énergie ont mené nombre d’actions dites « Robin des Bois », selon la CGT, pour « intensifier le rapport de force » dans la lutte contre la réforme des retraites. De Lille à Marseille et partout en France, ils ont « placé en gratuité d’électricité ou de gaz » écoles, HLM et hôpitaux, accordé des tarifs réduits aux petits commerces, et rétabli le courant pour des usagers qui en avaient été privés.

Ports à l’arrêt
« De manière coordonnée sur tout le territoire, c’est sans doute une première », a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la Fédération CGT des Mines et de l’Énergie, prévenant que « ce n’est que le début » de ce type d’actions.

La Fédération nationale des ports et docks de la CGT a aussi fait état dans un communiqué d’une « forte mobilisation des travailleurs dans quasi tous les ports français, avec souvent 100 % de grévistes et des ports totalement arrêtés ».

« La volonté de l’action d’aujourd’hui, c’est de montrer que le rapport de force monte d’un cran, et que si on le souhaite, on peut aller jusqu’à la paralysie du pays », a souligné Gwenaël Plagne, représentant syndical CGT à la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique).

EDF disait avoir perdu jusqu’à 1 700 MW de puissance sur son parc hydraulique, soit l’équivalent de plus d’un réacteur nucléaire, avant un retour à la normale dans l’après-midi. L’entreprise n’a pas souhaité communiquer de chiffres sur l’ampleur de la mobilisation. Le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE a confirmé auprès de l’AFP que « des baisses ont eu lieu cet après-midi, mais sans jouer sur la sécurité d’approvisionnement en électricité ».

La réforme d’Emmanuel Macron, à laquelle s’opposent tous les syndicats et qui arrivera lundi au Parlement, conduirait à la suppression des régimes spéciaux chez EDF ou Engie (ex-GDF Suez).

La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo a annoncé jeudi qu’elle rejoignait l’appel lancé par le patron du PCF, Fabien Roussel, à fermer symboliquement les mairies le 31 janvier, par solidarité avec la mobilisation contre la réforme des retraites.

AFP

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