Avec des chercheurs de l’hôpital Necker-Enfants malades, de l’AP-HP, de l’Inserm au sein de l’Institut Imagine, de l’Université Paris Cité et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, des scientifiques de l’Institut Pasteur ont identifié un nouveau virus ! Il s’agit d’une espèce encore inconnue de circovirus. Son nom provisoire est Human Circovirus 1 (HCirV-1). Quelles sont ses caractéristiques ? Quels sont les symptômes ? Existe-t-il une prise en charge ?
Alors que le passage de virus de l’animal vers l’homme est de plus en plus fréquent, il est en revanche extrêmement rare d’identifier de nouveaux virus ! C’est pourtant le cas avec HCirV-1. Il fait partie d’une famille de petits virus à ADN très résistants. Cette famille de virus a été identifiée pour la première fois chez des espèces animales dans les années 1970.
Le circovirus humain découvert est nouveau, il est distant des circovirus animaux déjà connus. L’Institut Pasteur a récemment publié un communiqué sur le sujet.
Comment le virus a-t-il été découvert ?
Une patiente de 61 ans présentait une hépatite chronique inexplicable. Elle bénéficiait d’un traitement immunosuppresseur depuis 17 ans, en lien avec sa double greffe « cœur-poumons ».
Grâce à un suivi très régulier de sa double greffe, les chercheurs ont pu obtenir de nombreux échantillons de tissu pathologique sur plusieurs années et identifier, à leur grande surprise, un nouveau virus. C’était bien celui-ci qui était responsable de l’hépatite de la patiente.
Les échantillons de tissu ont été séquencés grâce à l’utilisation de techniques de séquençage à haut débit et d’algorithmes informatiques puissants. Les séquences obtenues ont été comparées aux séquences d’agents pathogènes connus. Il s’agissait bien d’une nouvelle séquence, ne correspondant à rien de connu !
CE NOUVEAU VIRUS INFECTE LES CELLULES DU FOIE.
L’effet d’une infection par ce virus
Le virus a la capacité de se multiplier dans les cellules hépatiques humaines. Il utilise la machinerie cellulaire pour se répliquer puis détruit la cellule. La suppression d’un grand nombre de cellules du foie provoque des dommages dans le fonctionnement de l’organe. Cependant, la patiente ne présentait que des symptômes très légers.
Elle a pu bénéficier d’un traitement antiviral et celui-ci s’est avéré efficace pour combattre le virus et stopper la destruction des cellules hépatiques. En revanche, on ne sait pas encore quel est le mode de contamination de ce virus (contact, alimentation…).
Afin que les patients infectés par ce nouveau virus puissent être pris en charge le plus rapidement possible, un test de diagnostic par PCR a été mis au point. C’est un test rapide et fiable qui pourra être utilisé dans tous les cas d’hépatite d’origine inconnue. Un test sérologique va également être développé prochainement. C’est pour le moment le seul cas connu d’infection humaine par le virus HCirV-1.
Mais le test diagnostic maintenant disponible pourra peut-être permettre de lever le voile sur d’autres cas d’hépatites d’origine inconnue.
futura-sciences