Réforme des retraites : quel impact de la grève dans le secteur de l’énergie ?

CGT Trade unionists and employees gather at the Total Energy refinery site, in Gonfreville-l'Orcher, near Le Havre, northwestern France, on October 18, 2022. - France is experiencing a day of major disruptions on October 18, 2022, after unions called a nationwide transport strike as they remain in deadlock with the government over walkouts at oil depots that have sparked fuel shortages. The move comes after workers at several refineries and depots operated by energy giant TotalEnergies voted to extend their strike action. (Photo by Lou BENOIST / AFP)

Chez TotalÉnergies et EDF, la mobilisation est marquée, avec plus de 50 % de grévistes chez le producteur de pétrole.

Production électrique en berne, raffineries paralysées… Alors qu’un troisième jour de grève intersyndicale contre le projet de réforme des retraites du gouvernement doit avoir lieu en France ce mardi 7 février, les conséquences sur le secteur de l’énergie se font déjà ressentir dans l’Hexagone.

Chez le géant TotalÉnergies, plus d’un salarié sur deux (56 %) des raffineries est en grève à l’appel de la CGT, selon la direction. Le syndicat évoque de son côté 75 à 100 % de participation selon les sites, comme à Dunkerque, dans le Nord, où l’ensemble des employés a débrayé pour dire non au report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite.

En conséquence, « les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour », a indiqué la direction du groupe. Elle assure toutefois qu’« il n’y a pas de manque de carburants » dans les stations-service et que « les stocks en dépôts (…) sont à un niveau satisfaisant ».

4,500 MW de baisses de production d’électricité

Côté électricité, les grévistes d’EDF ont procédé entre lundi et ce mardi à des baisses de production d’électricité de près de 4 500 MW, l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires, mais sans provoquer de coupures, indiquent la CGT et le site internet d’EDF.

Plusieurs centrales nucléaires, comme celle de Paluel (Seine-Maritime) et de Dampierre (Loiret) sont touchées, avec « de forts taux de grévistes » et des « filtrages à l’entrée des sites », selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT. À la centrale de Chinon (Indre-et-Loire), les grévistes ont à l’inverse retardé le débranchement prévu du réacteur numéro 1 pour maintenance, ce qui va décaler la période de travaux, prévue jusqu’en octobre.

Les baisses de production menées par les grévistes, strictement encadrés par le gestionnaire des lignes à haute tension RTE, n’entraînent normalement pas de coupures de courant pour les usagers. L’entreprise publique, chargée d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité, peut envoyer des messages de sûreté aux grévistes si elle estime que les baisses de production font courir le risque de coupures. À charge ensuite pour les salariés de les respecter.

Pas d’impact sur le gaz pour l’instant

Concernant le gaz, le site de stockage souterrain de Gournay-sur-Aronde (Oise) de Storengy, filiale d’Engie, fait également l’objet de barrages filtrants « depuis 5h30 ce matin », selon Fabrice Coudour. « On a lancé un appel pour l’ensemble des sites Seveso gaz de la France. On verra comment ça va être pris en compte », a déclaré à l’AFP Frédéric Ben, responsable du secteur gaz à la FNME-CGT.

À ce stade, « il n’y a pas d’action spécifique » sur les installations, et « les entrées et sorties de gaz vont être normales », a assuré le responsable, qui ajoute que les grévistes devaient empêcher les entreprises extérieures et les prestataires de pénétrer sur le site pour effectuer des réparations et des opérations d’entretien. « Ces opérations vont être reportées et si le mouvement perdure, si elles ne se font pas, ça aura forcément par la suite un impact sur les émissions de gaz », a-t-il ajouté.

huffingtonpost

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