Les mauvais résultats de la tech américaine ont réveillé les craintes des marchés boursiers, pourtant optimistes la veille grâce aux annonces des banques centrales.
Les résultats décevants d’Apple et d’Alphabet, ainsi que les prévisions prudentes d’Amazon, ont ramené les investisseurs à la réalité d’une économie mondiale qui s’essouffle.
L’humeur a changé sur les marchés mondiaux vendredi 3 février, comparé à la veille, les craintes liées au ralentissement économique ont repris le dessus sur les espoirs d’une fin prochaine des hausses de taux. Les résultats décevants d’Apple et d’Alphabet, maison mère de Google, ainsi que les prévisions prudentes d’Amazon, ont ramené les investisseurs à la réalité d’une économie mondiale qui s’essouffle.
En Europe, les Bourses ont perdu leur optimisme de la veille. Vers 8h35, Paris perdait 0,60%, Francfort 0,85%, Milan 0,61% et Londres grappillait 0,07%. Les places chinoises n’ont pas été à la fête, en premier lieu Hong Kong, où sont cotées de nombreuses entreprises technologiques chinoises et qui a cédé 1,36%. Shanghai a reculé de 0,68%. Tokyo a gagné 0,39%, encouragé par le bond de l’action Sony (+6,17%) et celui la veille de l’indice Nasdaq (+3,25%) porté par les résultats meilleurs qu’attendu de Meta (Facebook).
Les publications après la clôture des trois autres géants technologiques américains n’ont pas été bien accueillies. Apple et Alphabet ont vu leurs revenus et bénéfices reculer tandis qu’Amazon s’est montré prudent dans ses prévisions. Apple « a mis en cause les problèmes de production en Chine, qui ont freiné les performances, mais le moral des consommateurs suscite également des inquiétudes », commente Sophie Lund-Yates, analyste de Hargreaves Lansdown.
« Les valeurs technologiques, du moins les plus importantes, ont connu un trimestre mitigé » résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank: « Tesla, Netflix et Facebook se sont bien comportés, tandis que Microsoft, Apple, Amazon et Google ont déçu ».
Optimisme de courte durée
Vendredi, l’attention des investisseurs va se porter sur le rapport sur l’emploi américain, dont les chiffres sont scrutés par la Réserve fédérale qui considère que la dynamique actuelle des salaires et le faible taux de chômage constituent un risque pour l’inflation. Jeudi 2 février, les marchés ont salué les annonces de la Réserve fédérale (Fed) américaine, de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre qui ont toutes relevé leurs taux d’intérêt, poursuivant leur lutte contre l’inflation, sans pour casser l’espoir des marchés d’une pause dans le resserrement monétaire.
Les taux obligataires ont chuté jeudi, le marché semblant miser sur la fin prochaine du cycle de hausse des taux. Vendredi les taux d’emprunt de la zone euro remontaient légèrement.
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Selon Stephen Innes, de SPI Asset Management, les chiffres de l’emploi pourraient donner « la preuve la plus importante à ce jour pour suggérer que les anticipations de taux du marché sont plus conformes à la réalité que celles de la Fed », qui prévoient qu’ils restent élevés plus longtemps.
(Avec AFP)