Le duel entre les jeunes et talentueux Patrick Mahomes (Chiefs) et Jalen Hurts (Eagles) est aussi alléchant qu’historique, puisqu’il aura fallu 57 éditions pour voir deux quarterbacks noirs s’affronter dans un Super Bowl, dimanche à Glendale (Arizona).
« Et maintenant, je suis heureux que nous puissions en faire autant pour les prochaines générations. Cela sera un grand match entre deux grandes équipes et deux grands quarterbacks. Je suis impatient d’y être », a ajouté le MVP de la saison.
« C’est historique… Je n’ai pas vu ça en grandissant. Il n’y a eu je crois que sept Afro-Américains à notre poste à avoir déjà disputé le Super Bowl. C’est une évolution lente, mais c’est en train de se produire », a abondé Hurts, sans s’inclure dans cette liste.
Le joueur de 24 ans a raison sur le nombre avancé. Surtout, quatre d’entre eux sont parvenus à ce stade sur les dix dernières éditions: Colin Kaepernick (2013 avec San Francisco), Russell Wilson (2014, 2015 avec Seattle), Cam Newton (2016 avec Carolina), Mahomes (2020, 2021, 2023 avec Kansas City).
« Un si long chemin »
Auparavant le pionnier se nomma Doug Williams en 1988 avec Washington, avant que ne marchent dans ses pas Steve McNair en 2000 avec Tennessee et Donovan McNabb en 2005 avec Philadelphie.
Le fait est, que pendant très longtemps, les « QB » noirs ont été confrontés au scepticisme tenace des dirigeants de la NFL sur leurs aptitudes à occuper le poste le plus important du football américain.
« C’est parce que des gars comme Doug Williams ou Donovan McNabb jouaient bien, que cela a permis à d’autres comme Jalen et moi de nous faire une place dans une équipe de la NFL », leur a rendu hommage Mahomes.
« Donc, si nous pouvons continuer à montrer que nous pouvons constamment être excellents, je pense que cela ouvrira encore des portes, afin que d’autres enfants puissent croire en leur rêve de devenir un quarterback d’une équipe NFL », a insisté celui qui est à 27 ans un des trois « QB » noirs à avoir soulevé le trophée Vince Lombardi (2020), avec Williams (1988) et Wilson (2014).
« Nous avons parcouru un si long chemin. Cela a été si difficile, il y a eu tant d’obstacles, mais nous avons réussi », a déclaré Williams dans une interview accordée à ESPN.
Quid des entraîneurs ?
« Chaque fois qu l’on fait de grands pas et qu’on accomplit des choses qui n’ont pas été accomplies auparavant, oui, cela signifie beaucoup pour nous tous, oui, il y a beaucoup d’émotion. Quand il y a deux quarterbacks noirs au Super Bowl, il n’est plus possible d’ignorer ce que l’on peut faire, que l’on est arrivé à ce point où l’on savait pouvoir être, malgré toutes les barrières », a-t-il ajouté.
Si les quarterbacks noirs se font de plus en plus une place dans la ligue – ils étaient 11 titulaires sur 32 équipes en début de saison -, cela ne met que plus en évidence le très faible nombre d’entraîneurs en chefs afro-américains, puisque trois seulement auront été en fonction: Mike Tomlin (Pittsburgh), Todd Bowles (Tampa Bay) et Lovie Smith (Houston), qui vient d’être remplacé par un autre coach noir pour le prochain exercice, DeMeco Ryans.
Adjoint d’Andy Reid, en tant que coordinateur de l’escouade offensif des Chiefs, Eric Bieniemy a plusieurs fois passé des entretiens infructueux, alors que son savoir-faire est unanimement reconnu. Son travail a encore contribué cette saison à mener Kansas City à son troisième Super Bowl en quatre ans.
Pour Mahomes, « il mérite d’être entraîneur en chef depuis tellement longtemps. Il a tout fait de la bonne manière… Je ne sais pas pourquoi il n’a pas encore été engagé. Après, c’est génial pour nous, parce que nous conservons l’un des meilleurs coaches de la ligue ».
AFP