CS India, une entreprise qui accompagne le développement de la jeunesse indienne, veut donner les clés du camion au chatbot d’OpenAI.
ChatGPT est partout en ce moment… et d’après l’India Times, l’algorithme est même à la tête d’une entreprise indienne. C’est CS India, une organisation qui se consacre au développement de la jeunesse dans le pays, qui a pris cette drôle d’initiative. Elle a tout simplement décidé de nommer l’algorithme star d’OpenAI au poste de PDG.
Et apparemment, il ne s’agit pas seulement d’un rôle symbolique de consultant. Si l’on en croit le communiqué de presse, l’algorithme va y participer de façon très concrète. “ChatGPT va utiliser ses compétences avancées de traitement du langage pour analyser les tendances du marché, identifier de nouvelles opportunités, et développer des stratégies dans le but d’augmenter le leadership et le développement des jeunes personnes en Inde”, explique le document cité par le média indien.
Selon Kunal Sharma, le fondateur de l’entreprise, il s’agit du “candidat parfait” pour mener notre organisation dans sa mission. “Sa capacité à analyser de grandes quantités de données est une bonne ressource pour piloter nos efforts de valorisation de la jeunesse indienne”, estime celui qui occupe encore le poste de PDG à l’heure actuelle.
Probablement une forme de publicité… pour le moment
Mais en dépit de cet enthousiasme, il semble peu probable que ChatGPT hérite véritablement d’un rôle aussi important. Et dans le cas contraire, cela serait un brin inquiétant. Rappelons que malgré ses performances impressionnantes, l’algorithme est aussi capable de commettre des bourdes importantes sur des sujets pourtant assez basiques. Il serait donc très imprudent de le laisser piloter une entreprise entière sans supervision.
De plus, la version actuelle de l’algorithme ne peut travailler qu’avec des données qui datent de 2021 au plus tard. Tout sauf idéal lorsqu’il s’agit d’analyser les tendances d’un marché en constante évolution pour prendre des décisions stratégiques.
CS India est certainement conscient de ces limites. Il s’agit donc probablement d’un coup de communication avant tout. Mais cette histoire montre tout de même que de plus en plus de jeunes entreprises cherchent activement à intégrer des systèmes basés sur l’IA dans leur routine opérationnelle.
CS India n’est d’ailleurs pas la première firme à prendre une initiative de ce genre. À l’automne 2022, l’éditeur de jeux vidéo chinois NetDragon avait déjà annoncé la nomination d’un robot humanoïde dopé à l’IA au poste de PDG (voir notre article).
Et à la vitesse où ces technologies progressent en ce moment, on peut tout à fait imaginer que des réseaux de neurones artificiels pourraient effectivement participer aux processus de décisions de nombreuses entreprises dans un futur pas si lointain. Mais il faudra probablement patienter de longues années avant de voir une entreprise entière dirigée sans contrôle extérieur par un outil informatique.
India Times