L’opérateur français de solutions biométriques et de cartes à puce, Gemalto, est actuellement sous le feu des projecteurs en raison d’une enquête en cours sur la corruption.
Une information judiciaire visant des marchés gouvernementaux conclus entre le fabricant de cartes à puce Gemalto, racheté en 2019 par Thales, et plusieurs pays africains a été ouverte en juin, a indiqué mardi le parquet national financier, confirmant une information de Mediapart. Cette information judiciaire a été ouverte le 13 juin 2022 pour corruption d’agent public étranger en bande organisée, blanchiment aggravé de corruption d’agent public étranger et association de malfaiteurs.
D’après le Parquet national financier Français, des intermédiaires ont touché d’importantes commissions afin de remporter de juteux contrats dans plusieurs pays Africains: la République Démocratique du Congo, le Sénégal ou le Cameroun.
Les pistes d’investigations portent, d’après les mêmes sources, sur un montant global de 46 millions de dollars représentant un contrat gagné en 2016, par Gemalto, auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la République démocratique du Congo. Autres pistes, celle menant vers un second contrat remporté en 2017 au Sénégal sur les permis de conduire, et les plaques d’immatriculation, ainsi qu’à un intermédiaire israélien de Gemalto, négociateur de deux contrats, l’un au Sénégal, et l’autre au Cameroun.
Le contrat avec le Cameroun
En juillet 2015, la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn) du Cameroun a signé un contrat avec Gemalto pour le déploiement de cartes e-ID appelées « Sealys » en polycarbonate (plus de 20 millions de cartes). Les cartes d’identité électroniques devaient permettre de lutter efficacement contre la fraude et la contrefaçon de documents.
L’affaire Gemalto rappelle celle de Glencore, où des soupçons de corruption ont également été évoquées dans plusieurs pays africains. Les enquêteurs français semblent déterminés à éclaircir les affaires douteuses dans les contrats publics, afin de garantir l’intégrité des entreprises françaises à l’étranger.
journalducameroun