Le plus vieux parti de l’opposition tchadienne se retrouve avec deux coordinations fédérales.Le parti de l’opposition Fédération Action pour la République/Parti Fédération (FAR/PF), dirigé par l’emblématique opposant au régime de Déby père, Ngarlejy Yorongar, se dirige vers une scission. Lors du 1er congrès extraordinaire du parti, organisé par des frondeurs dans la journée du 11 février 2023, les congressistes ont éjecté Ngarlejy Yorongar de la coordination exécutive fédérale.
Poste qu’il occupe depuis 28 ans. Les congressistes lui reprochent sa longévité à la tête du parti et une mauvaise organisation. A l’issue du congrès, l’ex-bras droit de l’opposant, Kemnodji Ngadjadoum Daniel, entré en conflit avec son mentor, a été désigné nouveau coordinateur exécutif fédéral par acclamation. Il avait été auparavant suspendu du parti par son mentor qui l’accusait de troubles. « Ceux qui veulent diviser le parti n’ont qu’à s’assumer.
Jusque-là le parti demeure un et je reste et demeure le seul coordinateur légitime et légal du parti », a réagi Ngarlejy Yorongar qui qualifie ces assises de « non-évènement ». D’après lui, l’affaire est pendante devant la Justice. En janvier 2023, l’ex directeur de cabinet de Ngarlejy Yorongar, Kemnodji Ngadjadoum Daniel avait introduit une requête auprès du tribunal de grande instance de N’Djamena aux fins de contraindre la coordination exécutive du parti à organiser un congrès extraordinaire.
Il a obtenu gain de cause puisque le tribunal, dans une ordonnance de référé du 9 janvier a enjoint au bureau exécutif de FAR/PF d’organiser ledit congrès. Le camp de Yorongar a fait appel de cette décision. Le parti FAR/PF est celui de l’opposant historique au régime de Déby père, Ngarlejy Yorongar. Il est créé il y a de cela 28 ans. Le parti a fait ses preuves aux élections de 1996, de 2001 et 2006.
Arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2001, Ngarlejy Yorongar n’a pas reconnu la victoire de son challenger, feu Idriss Déby Itno, mort en avril 2021 dans une contre-offensive de l’armée contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact) et remplacé par son fils le Général Mahamat Idriss Deby. En février 2008, lors des attaques des rebelles sur N’Djamena, il avait été enlevé avec un autre opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh par les forces de l’armée régulière. Aux dernières élections présidentielles d’avril 2021, il a donné sa candidature avant de se rétracter.
journalducameroun