La collection intitulée ‘’Les grands cinéastes panafricains’’ s’inscrit dans la transmission, éditrice)

La maison d’édition ‘’Vives voix’’ dirigée par Ghaël Samb Sall a mis en librairie il y a quelques jours l’ouvrage intitulé ‘’Ababacar Samb Makharam, maître d’œuvre et esthète du cinéma panafricain’’, le premier de la collection  »Les grands cinéastes panafricains » qui s’inscrit dans la transmission du legs des pionniers du cinéma africain, a dit l’éditrice à l’APS.

Elle estime que cette production littéraire qui démarre avec quatre livres publiés presque simultanément va au-delà de la commémoration de ces pionniers du 7e art africain.

‘’On n’est pas dans la commémoration exclusive parce qu’on pourrait chaque année les honorer, prier pour eux, mais mon souci, c’est de transmettre. C’est ce qu’il y a de plus important. Préserver une mémoire, c’est l’archiver définitivement, mais la transmettre pour qu’elle soit accessible et abordable pour tous’’, a-t-elle dit dans un entretien accordé à l’APS.

En plus de l’ouvrage publié, cette collection sera accompagnée de films documentaires et d’une exposition de photos pour chacun des réalisateurs sénégalais et africains, indique la maison d’édition.

Ghaël Samb a dit que le livre dédié à Ababacar Samb Makharam (1934-1987), son père, étant déjà en vente, celui réservé à ‘’Ousmane Sembène, le fondateur’’ (1923-2007) est à l’impression et la préface est signée par Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du Goncourt 2021. Le livre sur Sembène sera présenté au Festival du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) prévu du 25 février au 4 mars prochain dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de celui qui est communément appelé ‘’l’aîné des anciens’’.

Les monographies sur les réalisateurs ‘’Djibril Diop Mambety (1945-1998) poète incandescent du nouveau cinéma » et ‘’Paulin Soumanou Vieyra (1925-1987), le précurseur pédagogue » sont ‘’très avancées », selon l’éditrice par ailleurs présidente du fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires.

Ghaël Samb a aussi annoncé la sortie d’un livre consacré aux cinéastes Momar Thiam (1929-2014), Sarah Maldoror (1929-2020) de la Guadeloupe et Tahar Cheriaa (1927-2010), fondateur des Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie.

Les éditions ‘’Vives voix’’ qui œuvrent à la valorisation des territoires et des mémoires africaines travaillent en collaboration avec le fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires.

Démarrée il y a deux ans, l’idée d’une telle collection, relève l’éditrice, est de faire découvrir le cinéaste à travers plusieurs thématiques, tout d’abord l’homme et le réalisateur, mais surtout le militant.

Les premiers films des maître et précurseurs du cinéma ne sauraient être dépouillés de leur essence politique. C’est le cas du festival initié tels que le Festival panafricain, du cinéma et de la télévision (Fespaco) ou les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ou encore le Premier festival mondial des arts nègres (1966) ou le festival panafricain d’Alger (1969), etc. ;

‘’Les cinéastes africains ont été au cœur de la lutte contre l’impérialisme, et des mouvements de libération et pour le renforcement de l’identité nègre et de l’unité africaine et pour la dignité des peuples sous le joug de la domination étrangère’’, lit-on de la note d’intention de la collection.

Une tentative singulière d’interroger le passé

Cette collection ‘’Les grands cinéastes panafricains’’, dirigée par Ghaël Samb Sall, l’éditrice, et Baba Diop, journaliste et critique de cinéma se veut ‘’une tentative singulière d’interroger le passé et soumettre ses mythes et ses légendes au jugement implacable du présent’’.

Il s’agit, précise la directrice de ‘’Vives voix’’, d’‘’une manière de relever ce côté mystérieux de la création artistique chez ces aînés’’. Ghaël Samb Sall donne l’exemple dans l’ouvrage de Ababacar Samb dont la préface est signée par le cinéaste Alain Gomis. ‘’C’est ce côté mystique qui est absente dans nos récits qui importe dans ce livre, car Samb était ancré dans le rites de Ndakaaru et fier lébou. Il est allé au-delà de la création cinématographique pour toucher au sacré et aux rencontres avec les forces de l’esprit’’, raconte-t-elle dans son témoignage servant de note d’intention à l’ouvrage.

Ce travail collectif qui réunit plusieurs contributeurs est classé dans la catégorie des ‘’beaux livres’’. Mais pour l’éditrice, ‘’c’est un peu réducteur, car le contenu à une grosse partie scientifique, une grosse partie de texte et de contenu sérieux’’, précise-t-elle.

‘’Contrairement à beaucoup de livres sur les cinéastes, cette collection sur les grands cinéastes panafricains est très illustrée parce que nous collaborons avec le fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires qu’on souhaite partager. Il y a beaucoup de photos dans ces livres pas seulement pour illustrer, mais pour contextualiser et partager’’, explique celle qui estime que les mots sont des vecteurs au même titre que les images encore plus dans cette collection.

APS

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