Pour épuiser les munitions de l’ennemi et embrouiller les systèmes de détection adverse, Moscou et Kiev rivalisent d’ingéniosité pour tromper les combattants avec des structures en bois, des chars gonflables ou même des ballons dans le ciel ukrainien. Cela dans l’objectif de saturer le champ de bataille dans le Donbass.
Le subterfuge est ancestral. L’Armée rouge déjà en avait fait une spécialité notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. La « maskirovka » ou l’art russe de la désinformation militaire. Kiev et Moscou ont relancé le recours aux leurres tactiques : des chars gonflables ou des systèmes sol-air en bois pour tromper l’ennemi. Objectif : saturer le champ de bataille dans le Donbass.
Une dizaine de missiles de croisière gaspillés par le Kremlin
Depuis un an, Russes et Ukrainiens rivalisent d’ingéniosité pour tromper les combattants. Moscou a, par exemple, déployé des chars gonflables sur le terrain pour tenter de repérer les positions ukrainiennes. Kiev, de son côté, aurait utilisé des répliques factices de systèmes d’artillerie Himars fournis par les Américains. Des reproductions en bois si réalistes que même les drones russes n’y auraient vu que du feu. Résultat, une dizaine de missiles de croisière Kalibr auraient été gaspillés par le Kremlin, autant de munitions qui n’ont pas été utilisées pour d’autres cibles.
La semaine dernière, ce sont plusieurs ballons russes qui ont été détruits dans le ciel au-dessus de Kiev. De simples objets volants, gonflés aux gaz, avec une ficelle et un réflecteur. Un bon moyen à bas prix pour tester et détecter les systèmes de défense antiaérienne de la capitale ukrainienne. En langage militaire, cela s’appelle une mesure de « déception ».
« Pour une véhicule blindé, vous pouvez déployer une centaine de leurres. Cela ne coûte pas cher et surtout, vous videz immédiatement les stocks de munitions de l’ennemi », décrypte un haut gradé français. Convaincu que les armées occidentales vont devoir à court terme investir massivement dans ce type de matériel.
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