Violents affrontements à Gaza après un raid israélien meurtrier en Cisjordanie

Des échanges de tirs de roquettes et de missiles se sont produits, jeudi, entre Israël et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, au lendemain d’un raid meurtrier de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée.

Au lendemain d’un raid meurtrier de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée, Israël et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza se sont affrontés, jeudi 23 février, à coups de roquette et de missile.

Onze Palestiniens, dont un adolescent de 16 ans, ont été tués mercredi, et plus de 80 autres ont été blessés par balles lors de cette incursion militaire à Naplouse, opération la plus meurtrière de l’armée israélienne en Cisjordanie depuis 2005.

Selon un scénario récurrent, ces violences ont été suivies dans la nuit par des tirs de roquettes tirées de la bande de Gaza vers Israël, suivies par des frappes aériennes israéliennes, au petit jour, sur ce territoire sous contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas depuis 2007. Aucune victime n’a été immédiatement recensée à la suite de cette nouvelle passe d’armes.

Violents affrontements à Gaza après un raid israélien meurtrier en Cisjordanie

Avant cela, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’était alarmé que la situation « dans le territoire palestinien occupé (soit) la plus inflammable depuis des années ».

L’Union européenne a appelé « toutes les parties (à œuvrer) en vue d’un retour au calme et d’une désescalade des tensions ».

La France a appelé Israël à respecter les obligations qui l’incombent en termes de respect du droit humanitaire international, d’usage proportionné de la force ainsi que l’impératif de protection des civils dans les Territoires palestiniens occupés. Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a condamné cet acte de violence, appelant « tous les acteurs à s’abstenir de toute action qui pourrait nourrir cet engrenage (…) ». Les États-Unis se sont dits, eux, « extrêmement préoccupés » par le niveau de violence en Cisjordanie.

Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 60 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs) et à neuf civils (dont trois mineurs) et un policier israélien ainsi qu’une Ukrainienne, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

« Notre priorité immédiate doit être d’empêcher une escalade supplémentaire, de réduire les tensions et de rétablir le calme », a plaidé Antonio Guterres.

« Crime majeur »

Avant l’aube jeudi, plusieurs roquettes – huit selon des témoins palestiniens, six selon l’armée israélienne – ont été tirées de la bande de Gaza vers Israël.

Ces tirs ont été revendiqués par le Jihad islamique palestinien, qui avait appelé « les forces de résistance » à répondre « sans hésitation » au « crime majeur » commis, selon lui, par l’armée israélienne à Naplouse.

L’armée israélienne a déclaré avoir intercepté cinq roquettes à l’aide de son système de défense antiaérienne. Elle a ensuite mené des frappes aériennes contre plusieurs cibles dans la bande de Gaza.

Ces frappes ont visé « une usine de fabrication d’armes » et un « camp militaire » appartenant tous deux au Hamas, a indiqué l’armée dans un communiqué.

Mercredi après-midi, à Naplouse, une foule compacte, parmi laquelle des hommes armés, a participé aux funérailles de neuf des personnes tuées dans l’opération militaire israélienne. Un dixième mort a été inhumé dans le camp de réfugiés palestiniens voisin de Balata.

Le onzième mort, âgé de 66 ans, est décédé dans la soirée des suites de l’inhalation de gaz lacrymogène, selon le ministère de la Santé palestinien.

L’armée israélienne a indiqué avoir mené une « opération antiterroriste » en zone autonome palestinienne au cours de laquelle « trois suspects recherchés et impliqués dans des attaques armées (en Cisjordanie) et planifiant des attaques pour un futur immédiat (ont) été neutralisés ».

Tirs de pierres et des engins explosifs

Durant l’opération, qui a duré presque quatre heures, des pierres et des engins explosifs ont été tirés vers les soldats, a ajouté l’armée, précisant qu’aucun d’entre eux n’avait été blessé.

Au moins 82 personnes ont été hospitalisées pour des blessures par balles, dont certaines dans un état grave, a indiqué le ministère palestinien.

Le Jihad islamique a indiqué qu’un des commandants locaux de sa branche militaire faisait partie des morts. D’après le groupe armé Areen al-Oussoud (« Le Repaire des lions »), établi à Naplouse, six combattants de différentes factions palestiniennes figurent parmi les 10 morts.

Moustapha Shahine, un habitant, a entendu des explosions et des coups de feu dans la matinée. « Un grand nombre de soldats ont pris d’assaut » le centre de Naplouse, a-t-il raconté à l’AFP.

Les forces israéliennes multiplient depuis près d’un an ce qu’elles présentent comme des opérations « antiterroristes » à la recherche de « suspects » dans le nord de la Cisjordanie, particulièrement à Naplouse et Jénine, bastions de groupes armés palestiniens.

Sur Twitter, le ministre palestinien des Affaires civiles Hussein al-Cheikh a dénoncé un « acte criminel prémédité et barbare » et appelé la communauté internationale à « intervenir immédiatement ».

Paris appelle Israël à la retenue

La France a appelé mercredi Israël à respecter les obligations qui l’incombent en termes de respect du droit humanitaire international, d’usage proportionné de la force ainsi que l’impératif de protection des civils dans les territoires palestiniens occupés.

Une opération de l’armée israélienne menée dans la journée à Naplouse, en Cisjordanie, a entraîné la mort d’au moins 11 personnes, ont déclaré des responsables des services médicaux et des témoins, tandis que plus d’une centaine d’autres ont été blessées.

AFP

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