RN : Jordan Bardella prend ses distances avec Moscou et critique « les ambitions » de Poutine

Après des années de proximité affichée entre le RN et la Russie, son président Jordan Bardella a décidé d’amorcer un virage radical.

Il paraît loin le temps où le RN, via sa présidente Marine Le Pen, était reçu en grande pompe au Kremlin par Vladimir Poutine, à l’occasion de la présidentielle de 2017. Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella évoque jeudi 23 février « une naïveté collective à l’égard des intentions et des ambitions de Vladimir Poutine »

Interrogé dans L’Opinion sur l’admiration « au sein de la droite française, de l’extrême droite et du Front national » pour le président russe, qui a décidé l’invasion de l’Ukraine il y a un an, Jordan Bardella répond: « Il y a eu une naïveté collective à l’égard des ambitions, à l’égard de la volonté expansionniste de Vladimir Poutine » et « ne pas l’admettre serait une faute morale ».

Il cite le choix d’Emmanuel Macron de recevoir Vladimir Poutine en grande pompe à Versailles juste après son élection en 2017. « Il est clair que le Vladimir Poutine d’il y a cinq ans n’est pas celui qui, cinq ans plus tard, décide d’envahir l’Ukraine et de commettre des crimes de guerre à Odessa ou à Marioupol ».

Le Rassemblement national a toujours affiché une proximité avec le dirigeant russe, Marine Le Pen ayant même été reçue à Moscou pendant sa campagne de 2017. Plusieurs personnalités du parti, dont Thierry Mariani, défendent une position neutre de la France dans ce conflit et le maintien du dialogue avec le président russe.

« Les résistants de 45 » grince Véran

En applaudissant le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa visite au Parlement européen, Jordan Bardella avait surpris le 9 février. Il justifie ce changement de pied par le fait que ce dernier « restera un interlocuteur de la France dans les années qui viennent ». « Ce qui ne sous-entend pas l’approbation totale des discours prononcés » notamment par Volodymyr Zelensky lui-même, précise-t-il.

« Le Rassemblement national nous joue la carte des résistants de 45 », a critiqué jeudi 23 février sur France Inter le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, en référence à la fin de la Seconde guerre mondiale. « Aujourd’hui quand ils voient que leur propre électorat s’est complètement détourné du camp russe, ils nous la jouent ‘erreur collective' », s’est-il agacé.

« Le revirement de Jordan Bardella sur l’Ukraine est d’un opportunisme spectaculaire: après s’être trompé sur tout il essaye de prendre le sens du vent », a tweeté de son côté l’eurodéputée Renaissance Nathalie Loiseau.

actu.orange

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