Qu’on la gaspille ou qu’on l’économise, la salive entre dans de nombreuses expressions… comme dans le bon fonctionnement de l’organisme. Que savez-vous de celle qui nous met l’eau à la bouche?
SOMMAIRE
_Chaque jour, on produit 10 à 20 centilitres de salive
_Sans salive, pas de bonne digestion
_Saliver devant une boulangerie, c’est juste par gourmandise
_La production de salive augmente toujours avec l’âge
_Moins de salive, c’est plus de caries
_Chaque jour, on produit 10 à 20 centilitres de salive
Faux. On en produit 1 à 2 litres par jour, soit en moyenne 550 litres par an! Le tout grâce à 3 paires de glandes salivaires (sous la langue, les maxillaires et au niveau des molaires supérieures) qui s’activent en permanence et plus encore lors des repas, où la sécrétion passe alors de 0,5 ml à 2 ml/minute, pour un total de 60 ml si le repas dure 30 minutes. Une superproduction que l’on ravale en mangeant et toute la journée, environ toutes les 30 secondes.
Sans salive, pas de bonne digestion
Vrai. La salive n’est pas juste de l’eau. Elle contient des protéines, des sels minéraux, des enzymes antibactériennes qui assainissent les aliments et des enzymes digestives (amylase, lipase) qui les décomposent, surtout les glucides et lipides, pour entamer la digestion. Charge alors à nous de bien mastiquer pour que la salive imprègne suffisamment les aliments, leur donne du goût et les enveloppent d’un mucus qui achèvera de les réduire en purée pour qu’ils soient déglutis sans douleur et filent ainsi prédigérés dans le tube digestif pour faciliter le travail.
Saliver devant une boulangerie, c’est juste par gourmandise
Faux. C’est un coup du cerveau qui, habitué à mettre son grain de sel partout, anticipe ainsi les agapes en titillant les glandes salivaires dès que les sens visuel et olfactif sont sollicités, histoire de préparer le terrain.
D’où l’efficacité des opérations de marketing olfactif qui, en diffusant des arômes alléchants, nous font tant et si bien saliver qu’il ne nous reste plus qu’à acheter pour ne pas baver pour rien! On peut aussi en profiter pour papoter, car en lubrifiant les muqueuses, la salive facilite l’élocution.
La production de salive augmente toujours avec l’âge
Faux. C’est plutôt le contraire. La xérostomie, diminution de sécrétion de salive, touche surtout les plus de 50 ans, d’autant qu’elle est favorisée par certains médicaments (notamment les antidépresseurs). La baisse de production salivaire peut aussi être liée à une maladie auto-immune (syndrome de Gougerot-Sjögren: œil sec/bouche sèche) ou psychosomatique (glossodynie: sécheresse buccale et fortes sensations de brûlure sur la pointe et les bords de la langue). Le manque de salive chronique doit toujours être signalé au médecin ou au dentiste, de même que l’hypersalivation qui, entre autres, peut traduire un trouble de la déglutition. Mais se réveiller avec l’oreiller mouillé de salive est souvent simplement lié au fait de dormir sur le côté, la bouche ouverte.
Moins de salive, c’est plus de caries
Vrai. C’est d’ailleurs ce qui explique le retour des caries chez les seniors, qui de surcroît ont plus d’appétence pour le sucre et s’hydratent moins, limitant ainsi le nettoyage des résidus alimentaires, dont se nourrissent les bactéries buccales. Or, la salive a aussi pour fonction de neutraliser les acides produits par ces bactéries et d’apporter des éléments reminéralisants, ce qui évite de fragiliser l’émail jusqu’à creuser la carie… User de sprays hydratants ou mastiquer un chewing-gum sans sucre après une prise alimentaire pour forcer la production de salive ne dispense pas de limiter le grignotage, de bien se brosser les dents et de consulter un dentiste si besoin.
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