Corinne Diacre, la sélectionneuse de l’équipe de France féminine de football, est au cœur des critiques après l’annonce de plusieurs joueuses internationales françaises, dont la capitaine Wendie Renard, de se mettre en retrait de la sélection. À seulement quelques mois de la prochaine Coupe du monde féminine (20 juillet au 20 août 2023), l’entraîneuse française se retrouve dans une position délicate et pourrait voir son mandat être écourté plus tôt que prévu.
Un tournant pour l’équipe de France féminine ? Corinne Diacre, la sélectionneuse de l’équipe de France, a été désavouée par trois de ses joueuses cadres et se retrouve très fragilisée à quelques mois de la Coupe du monde féminine 2023. Après la mise entre parenthèses de sa carrière internationale le 24 février, la capitaine de l’équipe de France Wendie Renard a rapidement été imitée par les deux attaquantes Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto.
Et ce n’est peut-être que le début. Deux autres autres joueuses de l’équipe de France féminine, les défenseures Griedge Mbock et Perle Morroni, se sont associées ce samedi 25 février à leurs coéquipières et pointent du doigt les dysfonctionnements internes en sélection. « Je souhaite à mon tour m’exprimer par rapport à la situation et me joins à elles contre le système du management de l’équipe de France actuel pour en avoir souffert personnellement », a commenté Perle Morroni. Cadre habituelle des Bleues mais blessée depuis septembre, Griedge Mbock a dénoncé « le décalage qui subsiste entre l’organisation actuelle, les attentes que l’on a et les moyens qu’on nous donne pour lutter au plus haut niveau ».
✊🏾✊🏾 pic.twitter.com/cU3nqAndH0
— Griedge Mbock (@MGriedge) February 25, 2023
Les Tricolores ont d’ailleurs reçu des soutiens de poids, puisque Ada Hegerberg et Megan Rapinoe, les deux premières lauréates du Ballon d’Or féminin, ont salué sur Twitter la prise de position des joueuses françaises. « Pendant combien de temps devrons-nous passer par ces moments pour être respectées ? Je suis avec toi, Wendie, et avec toutes celles qui traversent la même chose. Il est temps d’agir », a commenté l’internationale norvégienne et coéquipière de Renard à l’Olympique lyonnais.
How long will we have to go through these lengths for us to be respected? I'm with you, Wendie, and with everybody else going through the same processes. 🫶
Time to act. https://t.co/hD9cUyFD9F
— Ada S Hegerberg (@AdaStolsmo) February 24, 2023
Corinne Diacre, un mal qui dure
Ce n’est pas la première fois que Corinne Diacre est visée par des critiques au cours de son mandat. Sa gestion rigide du groupe France et ses choix parfois jugés imprévisibles avaient déjà créé des dissensions entre elle et des cadres de l’équipe au cours des dernières années.
Après l’échec de la Coupe du monde 2019 en France, Gaëtane Thiney appelait notamment Corinne Diacre à « moderniser » son management. La gardienne Sarah Bouhaddi, qui avait décidé de faire une pause avec la sélection, expliquait quant à elle qu’il lui paraissait « impossible de gagner un titre avec cette sélectionneuse ». Plus récemment, l’affaire Hamraoui-Diallo a également fragilisé le vestiaire lors du rappel surprise de la milieu de terrain, peu sélectionnée par le passé, en février 2022 puis en février 2023. Son retour a été mal accueilli par Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui ont réagi en célébrant un but en soutien à Diallo sous les yeux de Hamraoui.
À l’issue de l’Euro 2022, où les Tricolores ont été éliminées en demi-finale face à l’Allemagne (2-1), Corinne Diacre est immédiatement prolongée par le président de la Fédération française de football Noël Le Graët jusqu’en 2024. Mais les mauvais résultats des Bleues ces derniers mois, dont des défaites en Allemagne et en Suède, une victoire poussive contre le Danemark et un nul contre la Norvège, ont fait monter l’inquiétude. « Pendant plusieurs années, elles ont joué le jeu et mis les critiques de côté. Mais la situation est devenue trop pesante », avance l’entourage de plusieurs joueuses.
Il reste maintenant à voir si cette crise qui agite l’équipe de France féminine aura les mêmes retombées que l’épisode de Knysna chez leurs homologues masculins lors de la Coupe du monde 2010. La récente mise en retrait de Noël Le Graët, son principal soutien, pourrait finir de sceller le sort de Corinne Diacre à la tête de la sélection lors de la réunion du comité exécutif de la FFF prévue le 28 février.
RFI