Le jeu de balle au Tambourin est une discipline sportive de mains pratiquée dans les contrées du Bénin depuis 2015. C’est un sport d’équipe dont certaines règles se rapprochent des lois du jeu appliquées au tennis. Dans ce reportage, un gros plan est réalisé sur ce sport en pleine expansion au Bénin.
Après midi ensoleillé sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi, c’est dimanche et jour de sport pour beaucoup d’étudiants. À l’aide d’un tambourin en plastique, sur lequel est tendue une toile synthétique, des joueurs donnent des coups à une petite balle sur un terrain de 34 m sur 16m. Il s’agit du jeu de balle au tambourin. Ici, le tambourin, instrument de 28 cm de circonférence remplace la raquette au tennis et sert à frapper et renvoyer la balle dépressurisée. Les pratiquants tiennent par la poignée de cuir le Tambourin. C’est un sport de la famille des jeux de mains qui dans ses variantes peut-être pratiqué en salle, à l’extérieur ou à la plage. En salle, elle présente des particularités renseigne Arnaud Orekan, tambourinaire de l’Ensemble Sportif des Étudiants.
« Le jeu oppose deux équipes de trois joueurs qui se renvoient une balle sur un terrain séparé en deux camps par une ligne médiane sans filet appelée basse. La balle ne doit pas rebondir deux fois dans votre camp et vous ne pouvez non plus faire de passe ou jouer hors du terrain. »
Les points se comptent comme au tennis (15, 30 45 et jeu) à la différence qu’ici, la première équipe qui comptabilise 13 jeux remporte la partie. En cas d’égalité de 12-12, des services alternés sont engagés entre les deux équipes. La première à atteindre 13 est déclarée vainqueur. Le jeu de balle au tambourin admet des règles de pénalité. L’arbitre central est aidé par deux autres sur les périphéries du terrain et un arbitre de table.
« Dès que la balle touche une partie de ton corps outre l’avant-bras, l’adversaire gagne 15 points. Il y a également des sanctions disciplinaires. Suivant l’éthique sportive, crier sur le public ou son partenaire, la contestation de l’arbitrage vous fait perdre des points », ajoute-t-il.
« Ça demande du jus dans les jambes »
Agilité, rapidité, puissance et esprit d’équipe sont les qualités essentielles à un joueur pour être performant. « Ça fatigue puisque c’est un jeu qui met en mouvement toutes les parties du corps. Il y a des matchs qui vont au-delà de trois heures de jeu. Ça demande du jus dans les jambes, de la résistance et du réflexe au cours des matchs. »
Arnaud Orekan qui a découvert le jeu en 2019 comme la majorité de ses camarades étudiants y poursuit aujourd’hui une carrière professionnelle. « J’ai participé à deux Coupes du Monde notamment en France et en Italie. Avec le concours de la Fédération Internationale du jeu de balle au Tambourin, nous aspirons à le pratiquer comme métier », soutient-il.
Un championnat professionnel en gestation
Pour une pratique qui a démarré au Bénin en 2015, les clubs sont contraints à pratiquer la discipline à l’extérieur par défaut de salle équipée. Pourtant, la Fédération Béninoise du jeu de balle au Tambourin est en passe de lancer son championnat professionnel, explique Jean-Mathieu Adinci, secrétaire général de l’organisation. « Nous avons 27 associations sportives pratiquantes dont 12 qui ont pour unique objectif le sport tambourin. Le championnat professionnel sera organisé pour la première fois au mois d’avril 2023. Depuis mars 2022, nous menons les démarches pour l’affiliation au ministère des sports. La tutelle a mis en place un comité pour nous conduire vers cet objectif ».
Sept ans après l’apparition de la discipline au Bénin, les équipes nationales ont participé à leur première Coupe du Monde de jeu en salle en février 2023. Seul pays africain à y participer, le Bénin est classé 7e en homme et 5e en dame grâce aux victoires sur l’Angleterre, la Hongrie et le Portugal. Cette performance a boosté la volonté de la fédération à amener la pratique vers les plus jeunes. « Nous avons un projet « Tambourin à l’école » qui commence bientôt avec les enfants de moins de 10 ans et les jeunes de 12 à 15 ans afin de préparer une bonne relève.
Il consiste à former les enseignants des établissements scolaires au jeu de la balle au tambourin. Une fois outillés, ces derniers pourront l’enseigner aux enfants qui le désirent », détaille Thomas Tossou Dan, président de la FBJBaT. Le Bénin qui peine à se révéler dans le tennis et autres sports de mains espère compter sur le jeu de balle au Tambourin parmi ses pratiques sportives phares dans la prochaine décennie.
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