Une étude américaine met l’accent sur les dangers de l’exposition à la pollution atmosphérique à court terme sur la santé, et plus particulièrement sur le système nerveux.
C’est un fléau auquel nous sommes tous exposés. Si on sait déjà qu’une exposition à long terme à la pollution atmosphérique dans des zones à hauts niveaux de polluants peut avoir divers effets graves sur la santé, une étude relayée par le New York Times prévient des dangers d’une exposition à court terme à la pollution atmosphérique. Même dans des zones où elle est considérée comme « acceptable », une exposition à court terme peut endommager le cerveau et altérer les capacités mentales.
L’étude a été réalisée sur 954 hommes, âgés en moyenne de 69 ans et vivant dans le Massachusetts. Ces derniers ont été testés au début de l’étude et à plusieurs reprises au cours des 28 jours suivants à l’aide du Mini-examen de l’état mental (MMSE), un test utilisé pour l’analyse des capacités neuro-cognitives. Le test comprend des questions simples telles que « en quelle année sommes-nous ? » ou « en quelle saison sommes-nous ? ». Si le candidat répond correctement à moins de 25 questions sur les 30, une légère démence est alors constatée.
Au cours de ces quatre semaines d’études, les chercheurs ont observé la réponse des participants à une exposition à des particules fines PM2.5, des particules d’un diamètre inférieur à 2.5 microns et suffisamment petites pour pénétrer dans les poumons et se déplacer dans la circulation sanguine.
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Les résultats révèlent que les semaines avec des PM2.5 plus élevées étaient systématiquement associées à des scores inférieurs aux tests MMSE. Lors des semaines où les niveaux de pollution atmosphérique sont les plus élevés, les hommes sont 63% plus susceptibles d’obtenir un score inférieur à 25 au MMSE par rapport aux semaines où les niveaux de PM2.5 étaient plus bas.
L’aspirine pour protéger de la pollution ?
Andrea Baccarelli, professeur de sciences de l’environnement et auteur principal de l’étude, explique que ces effets sont réversibles : « Lorsque la pollution de l’air diminue, le cerveau récupère et revient à la normale. Cependant, s’ils sont répétés, ces épisodes peuvent causer des lésions cérébrales à long terme. » Il ajoute également qu’il est impossible de se débarrasser complètement de ces particules, comme certaines d’entre elles proviennent de sources naturelles comme le sel marin, le sol ou encore le pollen, même si celles générées par les humains sont « bien pires ».
Au cours de cette étude, les chercheurs ont également découvert que ces effets néfastes peuvent être réduits par la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’aspirine. Si cela reste à confirmer, les scientifiques pensent que les AINS peuvent modérer l’inflammation dans le cerveau ou modérer les modifications du flux sanguin vers le cerveau déclenchées par l’inhalation de polluants.
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