En Allemagne, un enfant sur six est en surpoids ou obèse

Pour lutter contre ce phénomène, le ministre de l’Alimentation souhaite interdire les publicités pour la nourriture malsaine.

Imaginez un bonbon au chocolat avec des bras, des jambes et des lunettes. Et puis une voix qui vous dit « ça a l’air génial ! » et qui vous propose de participer à un concours avec, à la clef, une entrée dans un parc d’attraction … voilà le genre de publicités qui passent en boucle, l’après-midi, sur les chaînes de télévision allemandes et qui ont toutes les chances d’être vues par des enfants et des adolescents. Une tranche d’âge qui compte des défenseurs de friandises particulièrement acharnés. 

Interdiction dans les médias et dans la rue

Ce sont pourtant ces spots que le ministre écologiste Cem Özdemir veut bientôt interdire. Le ministre allemand souhaite qu’entre 6h du matin et 23h, les publicités pour des aliments malsains soient bannies de la télévision, de la radio et d’internet. Et que les affiches faisant la promotion de produits sucrés, gras ou salés ne soient plus visibles autour des écoles, des jardins d’enfants et des aires de jeux. 

« Nous devons faire en sorte que les enfants puissent grandir en meilleure santé. C’est un élément très important dans la lutte contre le surpoids, l’obésité et d’autres maladies liées à l’alimentation ».

Un enfant prend un paquet de smarties

Consommer trop de sucreries peut constituer un danger pour la santé

Selon Cem Özdemir, la publicité pour des aliments malsains a une influence avérée sur le comportement alimentaire des enfants. Un avis que ne partagent évidemment pas les représentants de l’industrie alimentaire.

L’industrie alimentaire vent debout

Carsten Bernoth est le directeur général de la fédération allemande de l’industrie de la confiserie et pour lui, interdire la publicité dans ce domaine ne conduira pas à ce que les enfants mangent moins de sucreries. Il propose autre chose :

« Nous plaidons pour que consommateur et consommatrice soient libres dans leur choix. Et là, les mots clefs sont information et éducation. Ce n’est pas à l’Etat de donner des directives et de formuler des interdictions ».

Jusqu’ici, la corrélation entre interdiction des publicités et effet positif sur la santé des enfants est difficile à prouver car on manque d’exemples. On peut toutefois citer l’exemple du Chili qui, depuis 2016, a les règles les plus strictes au monde en la matière et qui a compilé des données à ce sujet.

Celles-ci ont permis de montrer qu’une fois les publicités sur les produits incriminés interdites, les enfants se sont effectivement tournés vers d’autres aliments. Reste à savoir si le changement aura un effet sur la santé des enfants sur le long terme.

En Allemagne, la proposition de Cem Özdemir risque cependant d’avoir du mal à passer devant les députés alors même que les trois partis au pouvoir s’étaient mis d’accord sur le principe d’une interdiction dans le contrat de coalition.

Les libéraux ont déjà annoncé qu’ils mettraient des bâtons dans les roues du ministre de l’Alimentation, estimant que sa proposition équivalait à « plus de bureaucratie, plus d’interdictions, moins d’innovation et moins de qualité de vie ».

DW

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