Les sénateurs républicains ont annoncé leur intention de s’opposer à la création d’une commission d’enquête sur l’invasion du Capitole, déjà votée à la Chambre des représentants.
Plus de quatre mois plus tard, les divisions politiques perdurent sur l’invasion du Capitole. Les sénateurs républicains ont annoncé leur intention de s’opposer à la création d’une commission d’enquête sur l’invasion du Capitole, déjà votée à la Chambre des représentants afin de déterminer les circonstances qui ont mené à cet événement inédit, qui a perturbé la certification des résultats de l’élection présidentielle. Mercredi, l’élu républicain John Katko avait appelé ses collègues conservateurs à «poser le glaive et cette fois, juste cette fois, soutenir ce projet de loi», assurant que le texte qu’il a rédigé avec le démocrate Bennie Thompson, qui dirige la commission sur la sécurité dont il est membre, était «entièrement apolitique». «Il y a un nombre égal de membre des deux partis, nommés par les deux partis, ils ont un pouvoir d’assignation égal […]. Nous l’avons fait de cette façon car c’est exactement comme cela que la commission sur les attentats du 11-Septembre a réussi», a-t-il martelé, cité par le «New York Times». Cinq personnes ont perdu la vie lors de l’invasion du Capitole, après laquelle l’émotion était vive des deux côtés de l’échiquier politique.
Si son discours a convaincu 34 républicains de voter à ses côtés, il a dû se passer du soutien des patrons des élus républicains à la Chambre et au Sénat, incités par Donald Trump à s’y opposer. «Avec un peu de chance, Mitch McConnell et Kevin McCarthy écouteront!», a-t-il écrit sur son site où il a créé un ersatz de compte Twitter. «Les Républicains à la Chambre et au Sénat ne devraient pas approuver le piège Démocrate de la Commission sur le 6 janvier. C’est une nouvelle injustice partisane et à moins que les meurtres, émeutes et bombardements incendiaires de Portland, Minneapolis, Seattle, Chicago et New York soient étudiés, la discussion devrait prendre fin immédiatement», a-t-il écrit, faisant le parallèle entre l’invasion du Capitole par ses partisans chauffés à blanc après des semaines d’accusations mensongères de fraude électorale et les débordements de certaines manifestations contre le racisme et les violences policières qui ont eu lieu l’an dernier. «Les Républicains doivent être plus durs et plus intelligents et arrêter d’être utilisés par la Gauche Radicale», a-t-il tonné, alors qu’il travaille depuis la fin de son mandat à sa vengeance contre les républicains qui ont voté en faveur de sa mise en accusation pour «incitation à l’insurrection» -et avec succès, vu que Liz Cheney a été démise de ses fonctions de direction du groupe républicain à la Chambre.
« On dirait qu’ils ont peur de la vérité et c’est ça qui est le plus dommage »
«Vous allez devoir leur demander de quoi ils ont peur. Mais on dirait qu’ils ont peur de la vérité et c’est ça qui est le plus dommage», a déclaré Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, interrogée sur le refus des républicains, visiblement toujours alignés sur Donald Trump malgré les condamnations de certains peu après les faits. «Le peuple américain verra de lui-même si nos amis républicains sont du côté de la vérité ou de celui du grand mensonge de Donald Trump», a complété le patron des sénateurs démocrates Chuck Schumer, alors que l’ancien président martèle toujours que seule une fraude électorale peut expliquer l’élection de Joe Biden, malgré un vote populaire sans appel (81,2 millions de voix pour le démocrate contre 74,1 millions pour le président sortant).
L’invasion du Capitole a laissé de profondes traces au sein des policiers dédiés à la protection des Chambres. Deux policiers, qui étaient sur le terrain ce jour-là, se sont suicidés depuis. L’élu démocrate du Maryland Jamie Raskin, qui compte des officiers parmi ses administrés, a fait circuler au sein de la Chambre une lettre rédigée par 40 à 50 policiers du Capitole déplorant le vote des républicains, qui depuis des semaines décrivent les événements de janvier comme une simple manifestation pacifique : «Il est inconcevable que certains élus que nous protégeons minimisent l’importance des événements. Le 6 janvier, certains officiers vivaient leur dernier jour dans leur uniforme de la police du capitole, et pas par choix, nous espérons donc que certains des Membres que nous protégeons en vertu du serment que nous avons prêté soutiendraient au moins une enquête pour parvenir à établir la responsabilité de TOUS et qu’ils rendent des comptes, peu importe la fonction qu’ils occupaient ou qu’ils occupent», est-il écrit dans ce courrier révélé par CBS News. Ces dernières semaines, la presse a révélé la proximité entre certains élus républicains et les organisateurs de la manifestation «Stop the steal» qui avait réuni des centaines de partisans pro-Trump convaincus d’une fraude, dont certains ont été photographiés dans les couloirs du Capitole.
Source: parismatch.com
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