Et si l’activité physique pouvait remédier aux symptômes dépressifs chez les adolescents, à la place ou en complément d’autres thérapies ? C’est ce qu’a essayé de démontrer une équipe de chercheurs en réalisant une méta-analyse de 21 études.
Les symptômes dépressifs sont de plus en plus fréquents chez les enfants et les adolescents, notamment depuis la crise Covid. Un adolescent sur six serait touché en France. Depuis début 2021, le nombre de passages aux urgences des adolescents (de 11 à 17 ans) pour geste suicidaire, troubles de l’humeur ou idées suicidaires a augmenté. Si la pratique d’un sport est bien connue pour atténuer les symptômes dépressifs chez les adultes, peu d’études existent sur le sujet chez les enfants. Des chercheurs se sont penchés sur la question et leurs résultats ont été publiés dans la revue Jama Pediatrics.
Une méta-analyse de 21 études
Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse de 21 études regroupant 2 441 patients (47 % de garçons et 53 % de filles, moyenne d’âge de 14 ans). Une méta-analyse est une analyse qui combine les résultats de plusieurs études afin de dégager un résultat global selon un protocole précis. Pour sélectionner les études, les auteurs ont utilisé plusieurs bases de données scientifiques comme PubMed, Cinahl, psycInfo, Embase et SportDiscus. Ils ont sélectionné toutes les études :
publiées jusqu’en février 2022 ;
rédigées en anglais, en chinois ou en italien ;
évaluant l’effet de la pratique d’une activité physique sur les symptômes dépressifs chez des enfants ou des adolescents par rapport à un groupe témoin ;
comportant un groupe contrôle.
Le critère de jugement principal était l’évolution des symptômes dépressifs, mesurée à l’aide d’échelles validées.
Des effets bénéfiques sur les symptômes dépressifs
Les participants pratiquaient une activité physique au moins trois fois par semaine pendant 50 minutes minimum et ce durant au moins quatre semaines. Dans le groupe des enfants de 13 ans ou plus, ayant reçu un diagnostic de maladie mentale ou de dépression, les résultats montrent que la pratique d’une activité physique permettait de réduire les symptômes dépressifs en comparaison avec le groupe contrôle. Les résultats n’étaient pas significatifs chez les enfants plus jeunes.
Cela est certainement dû au fait que les enfants plus jeunes ont naturellement tendance à faire du sport dans la journée en jouant tandis que les adolescents sont plus tentés par la sédentarité. Pour rappel, les recommandations pour les jeunes de 11 à 17 ans sont de pratiquer au moins une heure d’activité physique par jour et au moins trois séances intenses par semaine.
Ces résultats montrent que la pratique d’une activité physique peut être considérée comme faisant partie intégrante de la prise en charge de la dépression de l’adolescent, en complément ou en alternance des autres traitements disponibles. La pratique d’une activité physique à un âge où les enfants sont séduits par les écrans serait particulièrement bénéfique.
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