Retraites : climat électrique en France avant l’examen des motions de censure lundi

Mouvements de grèves, affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, caillassage de la permanence du président du parti Les Républicains… la tension est palpable en France avant l’examen, lundi, des motions de censure déposées contre le gouvernement après son recours au 49.3 pour faire passer sans vote l’impopulaire réforme des retraites.

La tension est montée en intensité ce week-end en France, dans la rue comme dans les expressions politiques, à l’approche de l’examen, lundi 20 mars, des motions de censure déposées après le recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

Des affrontements avec la police ont eu lieu à Paris, samedi, pour la troisième nuit consécutive alors que des milliers de personnes ont défilé dans le reste de la France. Au total, les forces de l’ordre ont procédé à 169 interpellations en France, dont 122 dans la capitale, selon le ministère de l’Intérieur.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la permanence du président des Républicains, Éric Ciotti, a par ailleurs été vandalisée, a-t-il annoncé sur Twitter. Sur la façade, le slogan « La motion ou le pavé » a été tracé.

« Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi », a dit Éric Ciotti sur Twitter, ajoutant qu’il ne céderait pas à la terreur.

« Moment de vérité »
Interrogé sur l’issue possible des votes de lundi à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a répondu dans Le Parisien : « Je pense qu’il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement. Mais ce sera un moment de vérité. » « La réforme des retraites vaut-elle, oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement non », a-t-il ajouté.

Pour Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, un changement de gouvernement est au contraire souhaitable. « Je ne me cache pas, ce gouvernement mène une politique qui, à mon avis, n’est pas légitime, n’est pas majoritaire dans la population », a-t-il dit sur Europe 1. « Quand je dépose avec mes collègues une motion de censure, c’est pour faire tomber cette réforme mais c’est aussi pour faire tomber ce gouvernement. »

La semaine qui vient sera aussi marquée par une nouvelle neuvième journée de grève et de manifestations, jeudi, à l’appel de l’intersyndicale, et par la poursuite du mouvement dans les raffineries avec, à la clé, la question d’un impact éventuel sur l’approvisionnement des stations-service.

Un porte-parole de TotalEnergies a dit à Reuters que 34 % des effectifs opérationnels des raffineries et dépôts du groupe en France étaient en grève dimanche matin.

 Reuters

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