Le bilan d’attaques de villages par des miliciens samedi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), est passé de 15 à plus d’une trentaine de morts, dont de nombreuses femmes et des enfants, a-t-on appris lundi de sources locales.
La milice communautaire CODECO (Coopérative pour le développement du Congo), qui affirme protéger la tribu Lendu face à la tribu Hema, est accusée d’avoir mené ces attaques tôt samedi matin contre cinq villages du territoire de Mahagi, tuant des habitants, volant du bétail, pillant et brûlant des maisons.
Arnold Lokwa, responsable de la « chefferie » de Panduru, dans laquelle se trouvent les villages ciblés, avait déclaré dimanche que les corps de 15 victimes avaient alors été retrouvés, « pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards ».
« Maintenant nous avons 31 morts (…) et la fouille se poursuit », a déclaré lundi à l’AFP M. Lokwa. Le bilan pourrait encore s’alourdir, a-t-il ajouté, en dénonçant « un massacre ciblé ».
« Nous avons déjà regroupé 39 corps », a de son côté indiqué une source humanitaire. « La majorité des victimes sont des femmes » et au moins trois jeunes enfants figurent parmi les morts, a précisé cette source. Selon elle, les 39 victimes ont été trouvées dans trois villages, l’accès aux deux autres étant encore impossible lundi pour des raisons de sécurité.
Également samedi dans l’est de la RDC, dans la province voisine du Nord-Kivu, les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), affiliés au groupe djihadiste Etat Islamique (EI), sont accusés d’avoir tué au moins neuf personnes dans le village de Nguli, en territoire de Lubero.
L’EI a revendiqué cette attaque, après en avoir également revendiqué une qui avait fait une quarantaine de morts le 8 mars.
Les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu sont depuis mai 2021 sous « état de siège », une mesure qui a remplacé les autorités civiles par une administration militaire mais n’est pas parvenue jusqu’à présent à ramener la paix dans des régions en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans.
Le Nord-Kivu est par ailleurs touché depuis plus d’un an dans sa partie sud par des violences dues à la résurgence de la rébellion du M23 (« Mouvement du 23 Mars »).
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