Un premier procès dans l’affaire de l’agression du jeune Yuriy en 2021 : quatre adolescents comparaissent à huis clos depuis ce mardi matin 28 mars, et jusqu’à jeudi, devant le tribunal pour enfants à Paris. L’agression avait provoqué un vif émoi jusqu’au sommet de l’État.
Quatre adolescents, âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, sont arrivés ce mardi 28 mars, au tribunal avec leurs proches et leurs avocats, peu avant la partie civile, Yuriy, accompagné de sa mère. Dans cette affaire qui avait braqué les projecteurs sur les rivalités entre bandes, treize jeunes garçons au total ont été renvoyés devant la justice pour répondre de l’agression du collégien.
Les neuf autres, âgés de plus de 16 ans au moment des faits, sont renvoyés devant la cour d’assises des mineurs de Paris : leur procès est prévu du 4 au 22 décembre 2023, selon des sources proches du dossier.
Roué de coups et laissé pour mort
Yuriy, un collégien né en Ukraine qui s’apprêtait à fêter ses 15 ans, avait été roué de coups dans la soirée du 15 janvier 2021 sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d’un centre commercial du XVe arrondissement de Paris.
La vidéo de son agression devenue virale avait suscité le vif émoi de célébrités comme l’acteur Omar Sy et le footballeur Antoine Griezmann, et jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Ces images d’une vingtaine de secondes montrent une dizaine de jeunes s’acharner à coups de pied, de béquilles et de massettes sur Yuriy, alors au sol, avant de l’abandonner sur la dalle. L’agression, qui a duré plusieurs minutes, sera stoppée par les cris d’un homme à sa fenêtre.
Yuriy avait été transporté à l’hôpital dans un état grave, son pronostic vital engagé.
« Un acte de vengeance »
Selon les investigations, le déchaînement de violences dont a été victime Yuriy serait « un acte de vengeance » en réponse à l’agression d’un autre jeune lors d’une précédente rixe cinq jours plus tôt, dans le cadre d’un affrontement entre deux bandes rivales.
Parmi les quatre jeunes jugés jusqu’à jeudi, deux sont soupçonnés de tentative de meurtre, un troisième de complicité et un quatrième de participation à une association de malfaiteurs.
« On va demander à ce qu’il ne soit pas condamné parce que tout ce qu’on lui reproche à lui c’est d’être présent », a déclaré l’avocat du jeune jugé pour complicité de tentative de meurtre, Me Dylan Slama.
« Il n’est pas contesté qu’il n’a pas donné de coups […] et malgré cela on veut le condamner parce qu’il a été présent, comme si cela suffisait à démontrer une quelconque co-action, cela me paraît assez artificiel comme démonstration », a-t-il ajouté.
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