Éthiopie : la construction du megabarrage hydroélectrique sur le Nil est achevée à 90 %

Depuis le début de la construction du GERD en 2011, l’Égypte a affirmé que le projet constituait une menace pour sa stabilité, et plus particulièrement pour sa sécurité en eau. À l’inverse, l’Éthiopie maintient que le barrage est un projet de développement plutôt qu’un projet politique.

Les autorités éthiopiennes ont annoncé le 23 mars que la construction du mégaprojet de barrage controversé, le Great Ethiopian Renaissance Dam (GERD), était achevée à 90 %. L’annonce a été faite par le bureau de coordination nationale pour la construction du barrage lors d’une cérémonie marquant les 12 ans de la pose de la première pierre.

Si cette avancée majeure réjouit au niveau d’Addis-Abeba, chez le voisin égyptien c’est plus l’inquiétude qui règne. En effet, un jour seulement avant la cérémonie, le 22 mars, l’Égypte a émis un nouvel avertissement à l’encontre de l’Éthiopie concernant le barrage.

Le Caire a déclaré, à travers son ministre des Affaires étrangères, que « toutes les options sont sur la table » pour faire face aux menaces que le mégabarrage éthiopien fait peser sur son approvisionnement en eau. Le pays craint en effet que l’immense ouvrage en cours de construction près de la frontière soudanaise finisse par réduire ses parts historiques sur les eaux du Nil, ce qui se traduirait par une menace pour sa sécurité en matière d’approvisionnement.

Du côté de l’Éthiopie, ces déclarations sont jugées « irresponsables ». Le pays considère le barrage comme étant indispensable pour sa sécurité énergétique, ainsi que pour soutenir sa croissance et ses ambitions de développement économique. Dans ce sens, il peut compter sur le soutien du Soudan, la troisième partie concernée par le barrage.

En effet, bien qu’également soucieuses, les autorités soudanaises préfèrent en voir les aspects positifs. Le ministre soudanais des Finances a ainsi déclaré à ce propos que le mégabarrage jouera un rôle majeur dans le développement régional : « Quelle que soit l’idée à laquelle vous pensez, vous allez chercher de l’énergie pour travailler et l’énergie la moins chère est soit l’énergie solaire, soit l’énergie éolienne, soit l’énergie hydroélectrique. Ici, nous disposons de l’énergie hydraulique et nous allons l’utiliser au maximum ».

ecofin

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