L’année dernière, des enfants de 35 pays ont été touchés par des hépatites aiguës à l’origine mystérieuse. Aujourd’hui, plusieurs études indépendantes parues dans Nature semblent avoir trouvé la clé de ce mystère médical.
Le printemps 2022 a été marqué par une vague d’hépatite chez des enfants qui a touché 35 pays, dont la France. L’origine de ces problèmes au foie demeurait un mystère puisque les jeunes patients étaient négatifs pour les virus de l’hépatite. Les adénovirus humains ont été suspectés, sans pouvoir confirmer avec certitude que cette famille virale était bien l’agent causal des symptômes. Aujourd’hui, une étude parue dans Nature suggère qu’il n’y aurait pas un, mais plusieurs virus responsables des symptômes hépatiques chez les enfants.
LES SYMPTÔMES HÉPATIQUES DES ENFANTS ONT ÉTÉ PROVOQUÉS PAR UNE CO-INFECTION DE PLUSIEURS VIRUS DONT L’AAV2.
Le virus AAV2 a été détecté dans le sang de 93 % des 16 patients analysés, mais seul il n’est pas capable de causer des dégâts au foie. Il faut le concours d’autres virus. Le virus Epstein-Barr (EBV), l’herpès virus humain de type 6 et des entérovirus ont été identifiés en compagnie du AAV2 dans 85,7 % des cas.
Deux autres études indépendantes parues sur le même sujet, également dans Nature, sont arrivées à la même conclusion – elles ont identifié la même souche d’AAV2 et la présence d’autres virus dans plus de trois quarts des cas. « C’est bien de savoir que l’origine de ces cas a enfin été découverte. Les résultats comparables publiés dans trois études indépendantes confèrent à ceux-ci une grande crédibilité », explique Thomas Baumert, chercheur à l’Inserm et responsable de l’Institut de recherche sur les maladies virales et hépatiques de Strasbourg.
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