Une nouvelle étude montre que la perte de masse des glaciers himalayens sur les 20 dernières années aurait été sérieusement sous-estimée, du fait de la non-détection de la fonte de la glace située sous la surface des lacs proglaciaires.
Et si la situation des glaciers himalayens était encore pire qu’on ne le pensait ? C’est ce que suggère une étude publiée dans Nature Gesocience et conduite par des chercheurs de la Chinese Academy of Sciences.
En se basant sur l’analyse de données satellitaires, les scientifiques ont pu estimer l’évolution du volume des lacs glaciaires à travers le massif himalayen. Leurs résultats montrent qu’entre 2000 et 2020, ces lacs situés au pied des grands glaciers auraient augmenté de 47 % en nombre, de 33 % en surface et de 14 % en volume. Si l’augmentation du volume en eau des lacs proglaciaires est un témoin de la fonte des glaces, les valeurs obtenues par les chercheurs sont différentes de ce qui avait été précédemment estimé.
LE GLACIER DE GALONG CO DANS L’HIMALAYA AURAIT PERDU BIEN PLUS DE MASSE DE GLACE SUR LES 20 DERNIÈRES ANNÉES QUE CE QUE L’ON ESTIMAIT AUPARAVANT.
Une large sous-estimation de la perte de masse des glaciers sur les 20 dernières années
Ce serait en effet environ 2,7 gigatonnes de glace qui auraient fondues en 20 ans. La perte de masse des glaciers de l’Himalaya aurait donc été sous-estimée de plus de 6 % de manière globale, voire d’environ 10 % si l’on ne considère que la partie centrale de l’Himalaya. Pour le cas bien spécifique du glacier Galong Ca, la sous-estimation atteint même 65 %.
Mais comment se fait-il que l’erreur soit à ce point importante ? Les scientifiques expliquent que cet écart de valeur serait lié à l’incapacité de la plupart des satellites, qui surveillent l’évolution de la masse glaciaire, à observer les changements se produisant sous l’eau.
En effet, une partie des glaciers s’étend sous la surface des lacs proglaciaires et lorsque cette glace fond, son volume est remplacé par de l’eau liquide, ce qui ne modifie pas autant le volume du lac que dans le cas d’un apport d’eau de fonte en provenance des parties émergées du glacier.
Ces nouvelles données devraient permettre d’estimer plus justement la balance annuelle de la masse des glaciers et de mesurer plus précisément leur fonte accélérée en regard du réchauffement climatique.
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