Un avion d’attaque léger à turbopropulseurs « Super Tucano » nouvellement arrivé lors d’une présentation officielle à la base aérienne militaire de Bamako, le 11 juillet 2018.
La Coordination des mouvements de l’Azawad, principale alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du Nord du Mali, dénonce une « provocation » de l’armée de l’air malienne dont les avions de chasse ont survolé la ville stratégique de Kidal, son fief dans le nord du pays.
L’ex-rébellion touareg du nord du Mali a accusé mercredi, des avions de chasse de l’armée malienne d’avoir survolé la ville stratégique de Kidal et ses environs, sous son contrôle.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) soutient que les avions de chasse de l’armée nationale auraient « survolé à des altitudes délibérément provocatrices ses positions à Ber, Amassine, Anafis et Kidal en pleine période de tensions liées au blocage du processus de paix ».
Les autorités maliennes n’avaient pas réagi à ces propos.
Cet acte « provocateur » a eu lieu la veille de l’anniversaire de la proclamation unilatérale de l’indépendance par un des principaux groupes touareg le 6 avril 2012, date symbolique pour la CMA. Cette proclamation faisait suite au soulèvement des indépendantistes rejoints par les salafistes et à la prise des grandes villes du nord, dont Kidal.
Les indépendantistes ont depuis signé un accord de paix avec le gouvernement malien en 2015 tandis que les groupes djihadistes continuaient le combat contre l’Etat malien et que le pays s’enfonçait dans une profonde crise sécuritaire. L’accord de paix de 2015 est aujourd’hui mal en point, faisant craindre une reprise des hostilités entre les anciens rebelles et l’armée malienne.
Accord de paix dont la CMA avait dénoncé la « déliquescence » dans un communiqué en décembre dernier : « Il est regrettable d’avouer après sept ans » que « l’accord de paix pâtit incontestablement du manque évident d’engagements efficients (des) parties capitales pour sa mise en œuvre, à savoir les gouvernements successifs du Mali, la médiation (algérienne) et la communauté internationale garante de son application intégrale. »
Une violation de l’Accord de paix ?
La CMA évoque dans son communiqué de mercredi une « violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et (de) provocation grave opérée sous les yeux de la communauté internationale garante des arrangements sécuritaires et de l’Accord pour la paix ».
La mission des Nations unies au Mali (Minusma) s’est dite mercredi soir « préoccupée » par la montée des tensions entre les parties signataires de l’accord de paix de 2015. Elle a assuré avoir initié des démarches pour relancer le processus de mise en œuvre dudit accord, et a appelé les différentes parties à « la plus grande retenue » et à leur coopération.
De vastes étendues du nord sont sous le contrôle de la CMA. Cette insoumission à l’autorité centrale est un sujet majeur d’irritation pour la junte au pouvoir. Celle-ci fait de la souveraineté son mantra depuis qu’elle a pris la tête du pays en 2020, a rompu l’alliance avec la France et ses partenaires et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.
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