Le ciel de ChatGPT commence à s’assombrir en France. Au moins deux plaintes ont été déposées en France contre le robot conversationnel d’OpenAI. Elles portent sur l’utilisation des données personnelles.
La France va-t-elle suivre l’exemple de l’Italie en bloquant ChatGPT ? Ce n’est pas encore d’actualité, mais la CNIL a reçu deux plaintes concernant l’utilisation des données personnelles par le robot conversationnel. Révélées par L’Informé et évoquées par l’AFP, ces plaintes sont les premières dans l’Hexagone contre l’intelligence artificielle d’Open AI.
Que reproche-t-on à ChatGPT ?
La première plainte, déposée par l’avocate Zoé Vilain, dénonce l’absence de « conditions générales d’utilisation » à accepter et d’« une quelconque politique de confidentialité ». Présidente de l’association de sensibilisation aux enjeux du numérique Janus International, elle indique avoir fait ce constat après avoir créé un compte sur le site d’OpenAI. « On n’est pas anti-tech, mais on souhaite une technologie éthique », précise Zoé Vilain à l’AFP. Elle demande désormais à la CNIL de l’aider à exercer son droit d’accès à ses informations personnelles, collectées par l’entreprise américaine. Sa tentative auprès d’OpenAI n’a rien donné.
La deuxième plainte dénonce la publication d’informations personnelles, qui plus est erronées, par ChatGPT. « Lorsque je demandais plus d’informations, l’algorithme a commencé à affabuler et à m’attribuer la création de sites web ou l’organisation de manifestations en ligne, ce qui est totalement faux », affirme David Libeau. Ce développeur – présenté comme très investi dans la protection de données personnelles – assure que cela va à l’encontre de l’article 5 du Règlement européen sur les données personnelles (RGPD). Celui-ci stipule que les données à caractère personnel doivent être traitées de manière licite, loyale et transparente au regard de la personne concernée.
Ces plaintes interviennent alors que l’Italie vient de bloquer ChatGPT. Nos voisins évoquent des craintes pour la sécurité des données personnelles, l’absence d’une note d’information aux utilisateurs, ainsi que le manque de filtre pour vérifier l’âge des utilisateurs. D’autres pays européens ont ouvert des enquêtes ou s’interrogent sur la position à adopter face à l’IA d’OpenAI. Outre-Atlantique, le Canada a également ouvert une enquête sur ChatGPT concernant l’utilisation et la collecte des données personnelles.
Bruno Le Maire ne veut pas bloquer ChatGPT
Contrairement à l’Italie, la France ne semble toutefois pas prête à bloquer le célèbre robot conversationnel. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, estime que ce n’est pas la « bonne solution » de passer par un blocage. La balle est désormais dans le camp du gendarme français des données personnelles.
En seulement deux mois d’existence, ChatGPT aurait franchi la barre des 100 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Une croissance record pour une technologie qui bousculera nos sociétés dans les années qui viennent. Pour le PDG d’OpenAI, Sam Altman, l’IA est « la plus grande technologie que l’humanité ait jamais conçue ». Pour l’heure, certains redoutent qu’elle fasse disparaître jusqu’à 300 millions d’emplois dans le monde.
ZDNet