Un immeuble s’est effondré rue de Tivoli à Marseille dans la nuit de samedi à dimanche, entraînant avec lui une partie d’un bâtiment voisin.
« Il reste de l’espoir » pour trouver « d’éventuels survivants », a déclaré le maire de Marseille, Benoît Payan, sur le site de l’immeuble effondré la veille. Quatre corps ont été retrouvés, dont trois ont été extraits des ruines par les marins-pompiers, deux dans la nuit et un troisième lundi matin.
Ces quatre corps n’ont pas encore été identifiés. La quatrième victime n’a pas encore été extraite à midi. Il reste encore des personnes qui pourraient être sous les décombres de l’immeuble qui s’est écroulé comme un château de cartes, dans la nuit de samedi à dimanche, au 17 de la rue de Tivoli.
Selon le maire de la deuxième ville de France, une « identification claire » de ces premiers morts pourrait être faite « dans l’après-midi ou d’ici demain matin ». « S’il reste des vivants sous ces décombres, il faut les préserver à tout prix », d’où « le travail chirurgical » des marins-pompiers de la ville a-t-il insisté : « Il reste de l’espoir, et tant qu’il reste de l’espoir, nous ne nous arrêterons pas. »
Lors d’une conférence de presse dimanche, la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, avait précisé que les personnes ne répondant pas aux appels de leurs proches dans l’immeuble effondré étaient « un couple d’une trentaine d’années » et des personnes d’un « certain âge » ; mais aucun enfant ni mineur.
Ce matin, la peine et la douleur sont grandes. Deux corps ont été retrouvés sous les décombres.
Je pense aux proches et à ceux qui souffrent et demeurent dans l'inquiétude. Marseille se tient à leurs côtés.
Les opérations de secours et de recherches se poursuivent, sans relâche.— Benoît Payan (@BenoitPayan) April 10, 2023
L’incendie contenu
« L’espoir existe qu’il y ait des personnes encore vivantes », a confirmé le commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM), le vice-amiral Lionel Mathieu, en s’exprimant après le maire de la deuxième ville de France.
En même temps que les recherches d’éventuels survivants à cette catastrophe, les marins-pompiers doivent faire face au risque d’effondrement d’immeubles voisins, après déjà l’écroulement quasi total du 19 dans la journée de dimanche, après que ses habitants ont été évacués.
Il faut « identifier rapidement si un immeuble adjacent à un risque de s’écrouler », a insisté le commandant du BMPM, précisant que l’incendie qui couve sous les gravats du 17 était désormais « contenu », même s’il n’est pas encore éteint. « Les bâtiments autour du 15 et du 19 se fragilisent de plus en plus », a expliqué de son côté le maire de Marseille.
Sur l’origine de l’explosion entendue par de nombreux voisins de l’immeuble écroulé, ni le maire de Marseille ni le commandant du BMPM n’ont pu apporter de précision lundi matin : « La police scientifique et la police judiciaire travaillent toujours autour des causes de cette explosion extrêmement virulente », a précisé Benoît Payan.
200 personnes évacuées
Environ 200 personnes, dont des familles, ont dû être évacuées des immeubles environnants par précaution et la solidarité s’est organisée. Des associations de parents d’élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique à ces personnes évacuées. La mairie a organisé des hébergements et un centre d’accueil des familles, avec aide psychologique, pour les proches de personnes portées disparues, a été ouvert.
L’enquête, elle, se poursuit pour déterminer les causes de l’explosion. Le gaz fait partie bien évidemment des pistes, selon les autorités. Même si le drame de dimanche a réveillé les images d’un précédent effondrement meurtrier (huit morts) de deux immeubles, insalubres ceux-là, en novembre 2018, rue d’Aubagne, dans un autre quartier du centre de Marseille, la situation est bien différente. Rue de Tivoli, « ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres », ont souligné maire, procureure et préfet.
LEPOINT