Les opérateurs télécoms actifs en Afrique subsaharienne devraient investir 15 milliards de dollars dans le déploiement des réseaux de cinquième génération (5G) d’ici 2025, selon un rapport publié en février dernier par le cabinet de conseil McKinsey & Compagny.
A l’échelle mondiale, les investissements dans les technologies 5G pourraient dépasser les 600 milliards de dollars au cours des trois prochaines années. La majeure partie de ces investissements sera réalisée dans la région Asie-pacifique (230 milliards de dollars), en Amérique du Nord (200 milliards) et en Europe (115 milliards).
Les opérateurs actifs en Amérique latine devraient investir quelque 45 milliards de dollars dans la 5G alors que ceux implantés dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) devraient dépenser 30 milliards de dollars.
Bien que le rythme de déploiement de la 5G diffère entre les régions du monde, le rapport souligne que les opérateurs télécoms sont globalement enthousiastes quant au potentiel de cette nouvelle génération de réseaux de télécommunications.
D’autant plus que cette technologie permet des vitesses de connexion plus rapides, une plus grande capacité et une très faible latence (délai écoulé entre le moment où l’information est envoyée et le moment où l’appareil la reçoit). Aussi, de nouveaux usages auront un impact positif sur de nombreux secteurs d’activité économique.
McKinsey estime cependant que les opérateurs télécoms ne récupéreront qu’une fraction de leurs investissements colossaux s’ils poursuivent leur approche actuelle en matière de monétisation de la 5G. Le cabinet propose dans ce cadre trois business models capables de créer plus de valeur pour les opérateurs.
Accès sans fil fixe
Baptisé « connectivité de base », le premier modèle permet aux opérateurs de télécommunications de vendre l’accès à la 5G aux consommateurs de téléphonie mobile, et de lancer de nouveaux produits compatibles avec cette technologie, dont le plus prometteur est l’accès sans fil fixe (FWA). Cela permettra d’améliorer la connectivité des foyers et des entreprises et d’augmenter l’inclusion numérique.
La création de valeur dans le cadre de ce modèle variera en fonction des régions, de la structure du marché et de l’intensité de la concurrence, mais les opérateurs peuvent globalement aspirer à une augmentation de trois points de pourcentage de leur chiffre d’affaires des services sans fil et engranger, par conséquent, des bénéfices allant de 10 à 20 milliards de dollars d’ici 2028.
Des solutions de bout en bout
Le deuxième business model dit « connectivité premium » se base sur l’offre d’une expérience réseau de meilleure qualité, plus fiable et adaptée aux besoins spécifiques des utilisateurs finaux. Dans cette optique, les opérateurs pourraient s’appuyer sur les réseaux mobiles privés destinées aux entreprises en développant un solide écosystème de partenaires.
Dans le cadre de ce business model, la valeur économique est principalement dérivée des relations inter-entreprises (B2B), le rôle des opérateurs télécoms passant fondamentalement de la vente de connectivité pure à la vente de solutions personnalisées.
Ce business model permettrait d’augmenter le chiffre d’affaires des services sans fil de cinq points de pourcentage, et de créer ainsi une valeur allant de 30 à 50 milliards de dollars d’ici 2028.
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