Ethiopie : le PAM enquête sur des vols d’aide alimentaire

L’agence d’aide alimentaire des Nations unies enquête sur un vol de nourriture dans le cadre d’opérations humanitaires en Éthiopie, selon une lettre obtenue par l’Associated Press.

Le directeur du Programme alimentaire mondial pour l’Éthiopie, Claude Jibidar, déclare dans cette lettre que « le PAM est très préoccupé par la vente à grande échelle de denrées alimentaires sur certains marchés, ce qui pose non seulement un risque de réputation, mais menace également notre capacité à mobiliser davantage de ressources pour les personnes dans le besoin ». Il ajoute qu’il est donc impératif que « des actions immédiates soient prises pour freiner le détournement de nourriture humanitaire dans le pays ».

La lettre ne mentionne aucun cas particulier. Toutefois, deux travailleurs humanitaires ont déclaré à AP que l’aide volée comprenait suffisamment de nourriture pour 100 000 personnes et qu’elle avait été récemment découverte manquante dans un entrepôt à Sheraro, une ville gravement touchée par le conflit dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie.

Dépôt du PAM en Ethiopie

On ne sait pas exactement qui est responsable du vol de l’aide dans l’entrepôt de Sheraro, qui avait déjà été pillé par des soldats érythréens alliés au gouvernement fédéral éthiopien lors d’un autre incident. L’un des travailleurs humanitaires a déclaré que l’aide avait été fournie par l’USAID et devait être distribuée par des partenaires.

Dans un communiqué envoyé par courriel, l’USAID a déclaré qu’elle a identifié de manière proactive le détournement récent d’une partie de son aide dans le nord de l’Éthiopie. « Nous sommes en communication régulière avec nos partenaires de mise en œuvre concernant les incidents de détournement signalés et nous continuons à suivre de près l’évolution de la situation et à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin au détournement », a ajouté l’agence.

Un accord de paix signé par le gouvernement fédéral et ses rivaux du Tigré en novembre a permis d’assouplir les restrictions et de reprendre les livraisons d’aide dans la région, où 5,2 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire.

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