Baptisée CarbonVista, la coentreprise devrait notamment investir dans des projets de réduction des émissions, dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture et de l’énergie. Elle prévoit notamment de mobiliser des capitaux sur les marchés volontaires du carbone.
La Nigeria Sovereign Investment Authority a annoncé dans un communiqué publié le 5 avril, avoir signé un accord de coentreprise avec le géant du négoce pétrolier Vitol pour investir dans une série de projets de séquestration et d’évitement du carbone. Le fonds souverain nigérian a précisé qu’un montant initial de 50 millions USD a été engagé, et que les deux entités sont sur le point de prendre une décision finale d’investissement dans les premiers projets.
Baptisée CarbonVista, la coentreprise regroupant la NSIA et Vitol commencera par investir dans des projets au Nigeria en partenariat avec des entreprises locales. Les investissements se concentreront sur plusieurs domaines, dont les infrastructures, l’agriculture et l’énergie. Elle devrait mobiliser des capitaux auprès de partenaires financiers sur les marchés volontaires du carbone (MVC), afin de soutenir les efforts du gouvernement nigérian en faveur d’une transition énergétique plus équitable.
La NSIA a également indiqué que le premier investissement portera sur un programme d’efficacité énergétique au niveau des ménages, en fournissant des solutions de filtration de l’eau respectueuses de l’environnement. Dans ce cadre, la coentreprise fournira aux ménages ruraux des appareils de cuisson propre qui réduiront la consommation de bois de chauffage et les émissions de gaz à effet de serre qu’elle engendre.
JUST IN: @NigeriaGov (thru @nsia_nigeria) and multinational energy+commodities company, Vitol have established a joint venture company known as CARBON VISTA to invest in "climate-smart agriculture, green industrial technologies, waste management, etc."—US$50m initial commitment. pic.twitter.com/vowODIhutz
— Tolu Ogunlesi, MON (@toluogunlesi) April 4, 2023
Près de 1 milliard de personnes en Afrique subsaharienne dépendent du bois et du charbon de bois pour cuisiner et purifier l’eau, ce qui constitue une cause majeure de la dégradation de près de 4 millions d’hectares de forêts par an dans la région.
« La réalisation du plan de transition énergétique du Nigeria nécessite une refonte radicale de notre consommation d’énergie, en commençant par le niveau microéconomique. Si nous ne prenons pas des mesures progressives pour résoudre les problèmes fondamentaux (…), la réalisation des objectifs du plan de transition énergétique risque de rester lettre morte et d’exacerber les risques climatiques », a déclaré le PDG de la NSIA, Aminu Umar-Sadiq, cité dans le communiqué.
« Cette entreprise commune devrait jouer un rôle de catalyseur dans la création du système national d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre dans le cadre de l’Initiative pour les marchés du carbone en Afrique (Africa Carbon Markets Initiative/ACMI), et créera une réserve de crédits de haute qualité sur les marchés volontaires mondiaux du carbone », a souligné de son côté Michael Curran, responsable des produits environnementaux chez Vitol.
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