Naufrage au large de la Tunisie : le bilan s’alourdit à 24 morts dont 6 femmes

Quatorze nouveaux corps de migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été repêchés au large de la Tunisie, ont annoncé les garde-côtes jeudi. Ce chiffre porte à 24 le bilan des morts du naufrage du bateau qui se rendait clandestinement, mardi, vers l’Europe.

Les garde-côtes tunisiens avaient annoncé mercredi 12 avril avoir récupéré dix corps de migrants après un naufrage, la veille, au large de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. Ce sont désormais 14 autres cadavres qui ont été ramenés à terre. Tous sont d’Afrique subsaharienne.

On trouve parmi eux, six femmes, et le corps du « capitaine » tunisien, a indiqué jeudi 13 avril le porte-parole de la Garde nationale tunisienne dans un communiqué. Par ailleurs, a-t-il continué, 41 migrants tunisiens, dont cinq femmes et neuf enfants, ont été « secourus » au large de Sousse, dans l’est du pays.

Le naufrage intervient quelques jours seulement après deux autres accidents au large des côtes tunisiennes. Vendredi 7 et samedi 8 avril, au moins 27 personnes ont péri ou ont disparu en Méditerranée en essayant de rallier l’Europe. Toutes les victimes étaient également originaires d’Afrique subsaharienne.

« Sauvetage rapide et traitement digne »
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk a appelé à « des efforts concertés pour assurer un sauvetage rapide et un traitement digne, efficace et approfondi dans un lieu sûr » des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale.

La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, est considérée comme un pays de transit pour des milliers de migrants, majoritairement subsahariens, qui souhaitent rejoindre l’Europe.

Cette hausse des arrivées sur le sol italien coïncide avec une augmentation des agressions à l’égard des personnes de couleur en Tunisie. Le 21 février, le président tunisien Kaïs Saïed avait prononcé un discours virulent contre l’immigration clandestine. Le chef de l’État avait affirmé que la présence en Tunisie de « hordes » d’immigrés clandestins venant d’Afrique subsaharienne était source de « violences et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.

La semaine dernière, la garde nationale tunisienne a annoncé avoir secouru ou intercepté « 14 406 personnes, dont 13 138 originaires d’Afrique subsaharienne », sur les trois premiers mois de l’année, soit plus de cinq fois que pour la même période de 2022.

Selon le ministère de l’Intérieur italien, plus de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre un peu plus de 5 300 durant la même période l’an dernier.

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