Elle a fait d’un réseau social populaire une machine publicitaire, symbole des grandes plateformes d’Internet et de leur modèle économique ultra controversé. Sheryl Sandberg, numéro deux de Facebook, a annoncé ce mercredi sa démission. « La fin d’une ère », a déclaré Mark Zuckerberg.
Elle a fait de Facebook une machine de guerre économique, avec ses forces et ses excès. Sheryl Sandberg, âgée de 52 ans, a annoncé ce mercredi démissionner de l’entreprise après 14 ans de bons et loyaux services. Elle quittera Meta à l’automne, tout en restant au conseil d’administration. Sheryl Sandberg incarne autant que Mark Zuckerberg la marque et la réussite de l’entreprise. Retour sur sa carrière.
Elle a rendu Facebook rentable
Sheryl Sandberg arrive à Facebook en 2008, à 38 ans. Le patron et fondateur de la société, Mark Zuckerberg, qui l’embauche a seulement 23 ans et ne sait « rien sur la gouvernance des entreprises ». Facebook n’est alors qu’un nouveau-né et ses équipes pataugent à la recherche d’un modèle économique pour valoriser l’entreprise. Sheryl Sandberg a déjà une belle carrière à son actif, ayant travaillé dans des organisations prestigieuses comme la Banque mondiale ou le Trésor américain. « Quand j’ai rencontré Mark pour la première fois, je ne cherchais pas vraiment un nouvel emploi » explique Sheryl Sandberg dans un message partagé sur Facebook pour annoncer sa démission.
C’est elle qui va rendre, grâce à la publicité ciblée, Facebook profitable. Quelques années après son arrivée, l’entreprise se lance en bourse. On est alors en 2012. « Sheryl a conçu l’architecture de nos activités publicitaires, recruté des personnes formidables, façonné notre culture d’entreprise et m’a appris comment diriger une société », a écrit Mark Zuckerberg sur Facebook après l’annonce de cette démission. « Et c’est en grande partie grâce à elle que Meta est devenu le groupe qu’il est aujourd’hui. » Un constat que partage Debra Williamson, analyste chez eMarketer : « Elle a aidé Facebook à construire une plateforme d’achat d’espaces publicitaires de renommée mondiale et à développer des formats innovants pour les marques ».
Une réussite qui peut se résumer en quelques chiffres. À l’arrivée de Sheryl Sandberg, Facebook était une jeune entreprise regroupant environ 40 millions d’utilisateurs. Aujourd’hui, elle en compte près de 3,6 milliards, répartis entre Facebook et d’autres applications comme Instagram, que l’entreprise a racheté entre temps.
Quelques scandales à gérer
Le revers de la médaille, ce sont les scandales qui ont entaché Facebook et Sheryl Sandberg, souvent envoyée au front pour gérer les polémiques. On retiendra notamment le scandale Cambridge analytica, en 2016. Comme le révélait à l’époque le New-York Times, près de 50 millions de comptes utilisateurs de Facebook ont été piratés et utilisés pour cibler et manipuler l’opinion publique jusqu’à l’élection qui a élu Donald Trump.
Aujourd’hui philanthrope à la tête d’une fortune qui dépasse 1.6 milliard de dollars, Sheryl Sandberg explique vouloir se consacrer à sa fondation. Elle souligne également que Facebook est engagé dans une nouvelle étape, la réalité virtuelle avec le metavers, et n’a plus vraiment besoin d’elle. Son départ signe « la fin d’une ère », résume simplement Mark Zuckerberg.
L’homme qui devrait lui succéder s’appelle Javier Olivan. Il est chez Facebook depuis 2007.
France Inter