Mali : Antonio Guterres redoute le « vide » provoqué par le retrait de la force française « Barkhane »

FILE PHOTO: United Nations Secretary-General Antonio Guterres speaks during a news conference with Austrian Chancellor Karl Nehammer (not seen) and Foreign Minister Alexander Schallenberg (not seen) in Vienna, Austria May 11, 2022. REUTERS/Lisa Leutner/File Photo

Le secrétaire général de l’ONU déplore également les restrictions qu’impose Bamako sur le renouvellement des soldats africains de la Minusma.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, redoute le « vide » sécuritaire au Mali provoqué par le retrait en cours de la force militaire française antidjihadiste « Barkhane », selon un rapport remis mercredi 1er juin au Conseil de sécurité. « Le retrait et la fin des opérations des forces françaises vont probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés », écrit M. Guterres dans ce rapport d’étape sur la situation au Mali du 31 mars au 31 mai, document qu’il a présenté aux quinze pays membres du Conseil de sécurité.

Bamako et Paris voient leurs relations se dégrader considérablement depuis deux coups d’Etat militaire, en août 2020 et mai 2021. Poussée dehors par la junte, la France a annoncé en février le retrait de sa force « Barkhane », qui doit s’achever à l’été. Le Mali s’est ainsi éloigné de la France et de ses partenaires pour se tourner vers la Russie afin de tenter d’endiguer la propagation djihadiste qui a gagné le centre du pays, le Burkina Faso et le Niger voisins.

Mort d’un casque bleu à Kidal
Lundi, la mission des Nations unies au Mali, la Minusma, s’était alarmée d’une « hausse exponentielle » au premier trimestre du nombre de morts civils et de violations des droits imputables à l’armée malienne soutenue par des militaires étrangers. Et puisque la Minusma, « à moyen terme, ne pourra plus compter sur la présence au Mali d’une force antiterroriste », M. Guterres prévient qu’il veut « mener une analyse minutieuse de la situation d’ici six mois pour soumettre des recommandations au Conseil de sécurité ».

Il déplore également les restrictions qu’impose Bamako sur le renouvellement des soldats des forces armées africaines de la Minusma : « J’appelle les autorités maliennes à autoriser au plus vite les rotations des troupes d’Afrique de l’Ouest, dont certaines sont déployées pour une période supplémentaire de quatre mois, avec un impact grave sur le moral et le bien-être. »

Simultanément, l’ONU a annoncé la mort d’un casque bleu de la Minusma, tué dans l’attaque d’un convoi à Kidal qui a blessé trois autres casques bleus. Avec ses quelque 13 000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est la mission de maintien de paix de l’ONU ayant subi le plus de pertes humaines. Au total, 172 de ses casques bleus sont morts dans des attaques, selon la mission.

Le Monde avec AFP

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