Le réseau social, en procès contre des associations antiracistes, refuse de communiquer sur le nombre de modérateurs dédiés au marché français.
Contraint en juillet par la justice française de faire la lumière sur les moyens humains dédiés à la modération de sa plateforme en France, le réseau social Twitter a préféré faire appel. Alors que l’affaire, initiée par des associations antiracistes, est examinée ce jeudi par la cour d’appel de Paris, la plateforme américaine a inscrit dans ses conclusions un chiffre peu connu : celui du nombre de salariés dédiés à la modération pour l’ensemble de ses activités dans le monde. Cette donnée a été repérée par le site de BFMTV.
Les modérateurs de Twitter sont ainsi 1867 pour contrôler a posteriori les écrits de 400 millions d’utilisateurs. À titre de comparaison, Facebook et Instagram comptent 15.000 modérateurs de contenus pour près de 3 milliards d’utilisateurs. Le groupe Meta refuse lui aussi de révéler le nombre de modérateurs affectés à chaque pays.
Twitter justifie son faible nombre de modérateurs humains par un recours à l’intelligence artificielle jugé plus efficace. «Nous ne résoudrons pas le défi de la modération à grande échelle avec uniquement plus de moyens humains. Nous avons constaté que nous sommes beaucoup plus efficaces dans la lutte contre les contenus préjudiciables en utilisant davantage la technologie et en augmentant proportionnellement nos équipes», expliquait Twitter dans un rapport sur la lutte contre la désinformation publié en septembre par le CSA. «À long terme, l’un des investissements les plus précieux que nous puissions faire est dans la technologie. Plus nous pouvons exploiter la technologie pour minimiser l’exposition au contenu, moins nos employés et nos sous-traitants seront en contact avec celui-ci.»
L’opacité des plateformes sur les moyens humains alloués à leur modération est une question qui préoccupe les régulateurs. Si les réseaux sociaux peuvent communiquer sur le nombre total de modérateurs, ils refusent d’entrer dans les détails. Le futur Digital Services Act, un règlement en cours de discussion à Bruxelles, devrait contraindre les plateformes à plus de transparence dans les 27 pays de l’Union européenne.
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