L’armée sénégalaise a lancé une nouvelle opération contre les séparatistes dans la région sud de la Casamance tôt dimanche, a déclaré un porte-parole.
« Des opérations sont en cours », a déclaré le porte-parole dans un message à l’AFP. « Le but est de créer les conditions pour que les gens rentrent chez eux », a-t-il ajouté, faisant référence aux civils déplacés par le conflit vieux de plusieurs décennies.
Un ancien du village de Sao Domingos, à environ 20 kilomètres (12 miles) de la Guinée-Bissau voisine, a déclaré qu’il pouvait entendre des explosions en provenance du sud de la capitale de la Casamance, Ziguinchor.
« Vers 3h00 du matin (03h00 GMT), nous avons entendu des explosions très fortes tout près de la frontière sénégalaise », a déclaré à l’AFP Quecuto Djaura, ajoutant qu’elles se produisaient à intervalles réguliers pendant quatre heures.
Les médias sénégalais ont déclaré que l’armée avait pris pour cible les positions du chef rebelle César Atoute Badiate, chef de l’une des factions du Mouvement séparatiste des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
L’un des plus anciens conflits en cours en Afrique, les combats en Casamance ont fait des milliers de morts depuis qu’ils ont éclaté en décembre 1982.
La région était revenue à un calme inquiétant ces dernières années jusqu’à ce que l’armée lance une nouvelle offensive majeure le 26 janvier, capturant des bases rebelles dans la zone de la forêt de Blaze à la frontière avec la Guinée-Bissau.
L’armée sénégalaise a déclaré que la dernière opération visait à mettre fin aux prétendues exactions rebelles sur les civils et à aider les personnes déplacées à rentrer chez elles, ainsi qu’à lutter contre le trafic de bois et de cannabis.
La Casamance, qui compte 1,9 million d’habitants, faisait autrefois partie des colonies du Portugal en Afrique de l’Ouest, avec ce qui est aujourd’hui la Guinée-Bissau. Mais il est situé au Sénégal, une ancienne colonie française.
La région est presque séparée du reste du Sénégal par la Gambie – un éloignement qui a alimenté les perceptions de discrimination par le gouvernement dans la lointaine Dakar et a contribué à créer un mouvement d’indépendance.
Le conflit a grondé à un niveau bas pendant plusieurs années, avec des poussées occasionnelles.
En 2018, 14 jeunes hommes ont été massacrés lors de meurtres de type exécution au nord de Ziguinchor.
L’élection du président Macky Sall en 2012 a entraîné plusieurs tentatives de paix, qui ont toutes échoué, en partie à cause des divisions au sein du MFDC.
Les deux parties se sont rencontrées au Cap-Vert en avril pour que les premiers pourparlers soient rendus publics depuis les négociations à Rome en 2017.
Ils ont publié une déclaration commune définissant des «lignes directrices pour les négociations», y compris «la proclamation solennelle du souhait des deux parties de résoudre le conflit en Casamance par le dialogue».
Source: afp.com
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