« Pour la première fois en 20 ans, le travail des enfants est en augmentation », a déclaré le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Gilbert F. Houngbo, à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants.
Selon l’OIT, 160 millions d’enfants, soit près d’un sur dix dans le monde, sont soumis au travail des enfants. « Le pire, c’est que la moitié d’entre eux, 80 millions, le sont dans les formes les plus dangereuses du travail des enfants. Il s’agit d’un travail qui menace réellement leur santé physique et mentale », a affirmé dans un communiqué, Gilbert F. Houngbo, appelant la communauté internationale à soutenir une plus grande justice sociale et à intensifier la lutte contre le travail des enfants.
Un rapport de l’OIT publié en 2022 notait déjà une hausse significative du nombre d’enfants âgés de 5 à 11 ans astreints au travail des enfants. Ceux-ci représentaient dès lors un peu plus de la moitié du chiffre mondial total.
Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans qui effectuent des travaux dangereux – définis comme un travail susceptible de nuire à leur santé, leur sécurité ou leur développement moral – a augmenté de plus de 6 millions depuis 2016 pour atteindre près de 80 millions.
Un travail décent pour les adultes comme antidote au travail des enfants
En Afrique subsaharienne, la croissance démographique, les crises récurrentes, l’extrême pauvreté et des mesures de protection sociale inadaptées ont abouti à ce que plus de 16 millions d’enfants supplémentaires soient astreints au travail des enfants au cours des quatre dernières années. « Le Travail des Enfants se produit rarement parce que les parents sont mauvais ou ne s’en soucient pas. Non, il s’agit plutôt d’un manque de justice sociale », a ajouté M. Houngbo.
Face à cette situation, le Chef de l’OIT estime que l’antidote au travail des enfants induit par la pauvreté est un travail décent pour les adultes afin qu’ils puissent subvenir aux besoins de leurs familles et envoyer leurs enfants à l’école et non au travail. Une façon de rappeler que le travail décent signifie mettre fin au travail forcé, créer des lieux de travail sûrs et sains, et permettre aux travailleurs de s’organiser et d’exprimer leurs besoins.
Cela signifie qu’il faut mettre fin à la discrimination car le travail des enfants touche souvent des groupes marginalisés. « Nous devons intensifier notre lutte contre le travail des enfants en soutenant une plus grande justice sociale. Si nous y parvenons, la fin du travail des enfants n’est pas seulement possible, elle est à portée de main », a conclu le Chef de l’OIT.
Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin) a pour thème « La justice sociale pour tous. Mettons fin au travail des enfants ! »
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