Les formes asymptomatiques du Covid-19 seraient liées à une particularité génétique

Chez certaines personnes, une simple exposition aux virus du rhume pourrait concourir à ne pas développer les symptômes du Covid-19. Cette théorie, déjà avancée, refait surface. Une étude suggère que cette immunité remarquée chez les 20 % de la population mondiale, non vaccinés, infectés par le virus du SARS-CoV-2 et asymptomatiques, proviendrait d’un certain type d’antigènes et serait donc d’ordre génétique.

Les personnes porteuses d’un variant génétique particulier ont deux fois plus de chance de ne pas tomber malades lorsqu’elles contractent le Covid-19, indique mercredi une étude publiée dans la revue Nature. Ceux dotés de deux copies de ce variant ont même huit fois plus de chance d’être asymptomatiques, selon cette étude.

Des recherches antérieures avaient montré qu’au moins 20 % des millions de personnes infectées pendant la pandémie ne présentaient pas de symptômes. Pour comprendre ce phénomène, les chercheurs ont profité d’une base de données de donneurs volontaires de moelle osseuse aux États-Unis. Cette base comprenait tous les types d’antigène leucocytaire humain (HLA), des molécules à la surface de la plupart des cellules du corps, des donneurs. Ces antigènes jouent un rôle important dans la défense immunitaire. Ils interviennent notamment dans la détection des agents étrangers comme les virus et les bactéries.

La réactivité des cellules immunitaires surprend
Les chercheurs ont demandé à près de 30 000 personnes inscrites au registre d’auto-déclarer leurs tests et symptômes Covid sur une application pour téléphone mobile. Au sein de ce groupe, plus de 1 400 personnes non vaccinées ont été testées positives au Covid entre février 2020 et fin avril 2021, selon les travaux menés par la Pr Jill Hollenbach, de l’Université de Californie.

Et parmi ces 1 400 personnes, 136 n’ont connu aucun symptôme du Covid au moins deux semaines avant et après avoir été testées positives. Une sur cinq de ces personnes asymptomatiques était porteuse d’au moins une copie du variant HLA appelée HLA-B*15:01.

Pour savoir pourquoi elles ne présentaient pas de symptômes, l’équipe a mené des recherches distinctes sur leurs cellules T, qui protègent le corps contre les infections. Les chercheurs ont spécifiquement examiné comment les lymphocytes T se souvenaient des virus qu’ils avaient précédemment rencontrés.

Les limites de l’étude
Lorsque les personnes porteuses du variant HLA ont été exposées pour la première fois au virus du Covid, leurs lymphocytes T étaient particulièrement prêts à répliquer car ils se souvenaient d’autres virus saisonniers qu’ils avaient précédemment repoussés. Une exposition récente au rhume et à d’autres coronavirus pourrait ainsi entraîner moins de symptômes de Covid : cette théorie a déjà été avancée pour expliquer pourquoi les enfants ont souvent été épargnés des pires symptômes du Covid.

Les chercheurs espèrent que cette étude pourra ouvrir sur de nouveaux traitements ou vaccins à l’avenir. Ils ont toutefois prévenu que la plupart des participants à l’étude étaient blancs, ce qui pourrait limiter ses résultats, et qu’elle couvrait seulement le début de la pandémie et n’incluait pas les réinfections.

futura

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